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La Russie lève l’interdiction de la messagerie cryptée Telegram

(AFP) – La Russie a annoncé jeudi son intention de lever l’interdiction de la populaire messagerie cryptée Telegram, saluant son intention de mieux lutter contre l’extrémisme après plus de deux ans d’un blocage guère efficace.

« Nous évaluons positivement la volonté exprimée par le fondateur de Telegram de lutter contre le terrorisme et l’extrémisme et (…) supprimons les exigences visant à limiter l’accès à la messagerie », a indiqué dans un communiqué le gendarme russe des médias, Roskomnadzor.
Les autorités russes avaient ordonné en 2018 le blocage de Telegram, qui revendique plus de 400 millions d’utilisateurs dont 30 millions en Russie, tant que l’application ne fournirait pas aux services de sécurité les moyens de lire les messages des utilisateurs.
Elles affirment que la messagerie, chiffrée, est notamment utilisée par des groupes terroristes pour coordonner leurs actions, ou pour la vente de stupéfiants.

Telegram, créé en 2013 par le Russe Pavel Dourov, a toujours refusé toute coopération avec les autorité et parvenait sans grande difficulté à contourner le blocage. S’exprimant sur sa chaîne Telegram, M. Dourov a dit « saluer » la fin de l’interdiction de la messagerie en Russie, qui « pourrait avoir un impact positif sur l’innovation et la sécurité nationale du pays« . Selon lui, Telegram a aujourd’hui amélioré ses capacités à « détecter et éliminer la propagande extrémiste » sur son réseau.
Pavel Dourov a quitté la Russie en 2014 après avoir été contraint de vendre VK, le « Facebook russe » qu’il avait lancé en 2006, à un proche de Vladimir Poutine. Il évite depuis de se rendre dans son pays d’origine.
Jusqu’à son interdiction, Telegram était très utilisé par des hauts responsables russes et de nombreuses administrations, ministères ou agences ont continué à l’utiliser pour communiquer avec le public, même après le « blocage » de l’application.

En août 2018, Telegram avait assoupli sa politique de confidentialité, acceptant de fournir certaines données en cas de soupçons de « terrorisme », mais pas pour la Russie. L’image de l’application a en effet été entachée par sa large utilisation par des jihadistes, certains experts affirmant aussi qu’elle n’est pas aussi sûre qu’elle le revendique