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La Commission européenne autorise la fusion Nokia / Alcatel-Lucent

En matière de concentrations, la Commission européenne a autorisé, le 24 juillet, le rachat d’Alcatel-Lucent par Nokia.

Annoncé à la mi-avril, cette méga-fusion est donc agréée. Le nouvel ensemble pèsera environ 30% du marché.

Lire ci-dessous le communiqué de la Commission, avec ses commentaires.

 

Communiqué de la Commission européenne

La Commission européenne a autorisé, en vertu du règlement de l’UE sur les concentrations, le projet d’acquisition d’Alcatel-Lucent par Nokia. Les deux entreprises fournissent, au niveau mondial, des équipements et des services de télécommunication. La Commission a estimé que l’opération ne poserait pas de problème de concurrence, notamment parce que les parties ne sont pas des concurrents proches et parce que plusieurs concurrents puissants au niveau mondial continueront d’exercer leurs activités à l’issue de l’opération.

La Commission a évalué les effets de l’opération sur la concurrence dans le domaine des équipements de réseau mobile, notamment des équipements de réseau d’accès radio (servant à connecter les appareils mobiles aux réseaux) et des systèmes de réseau de base (qui acheminent, par exemple, les appels téléphoniques et le trafic de données). Elle a estimé que, même si l’entité issue de la concentration détiendra une part de marché cumulée approchant, voire dépassant, les 30 % pour certains types d’équipements, les chevauchements entre les activités des deux entreprises sont, dans les faits, limités. En effet, Nokia est très présente dans l’EEE, où Alcatel-Lucent est un acteur modeste; à l’inverse, cette dernière est très présente en Amérique du Nord, où les activités de Nokia sont assez limitées.

La Commission prévoit une croissance de Samsung

En outre, plusieurs autres acteurs puissants sont présents sur le marché: Ericsson et Huawei, qui restent, avec Nokia, les principaux acteurs en Europe, ainsi que l’entreprise chinoise ZTE et l’entreprise coréenne Samsung. Même si les parts de marché de ZTE et Samsung sont actuellement limitées, la Commission estime qu’elles ne reflètent pas totalement l’importance de leurs offres respectives sur le plan de la concurrence. Samsung, en particulier, devrait jouer un rôle plus important dans un avenir proche pour ce qui concerne les équipements de télécommunication mobile de dernière génération (la 4G, en cours de déploiement, et la 5G). Enfin, l’enquête de la Commission n’a pas permis d’établir qu’il serait plus difficile pour les acteurs nouveaux ou de petite taille d’entrer sur le marché et de s’y développer à l’issue de l’opération.

La Commission a également examiné l’éventualité que l’opération ait pour conséquence de rendre les marchés en cause plus sujets à une coordination entre les acteurs restants. Elle a toutefois conclu que l’opération ne modifierait pas de manière significative la structure du marché afin de rendre la coordination plus facile, notamment du fait de l’importance de l’innovation technologique et du manque de transparence sur les marchés en cause.