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Koesio réalisera son milliard d’euros de CA dès 2023…, voire le double d’ici 2027 ?

Pieric Brenier nous confirme que, grâce aux dizaines d’acquisitions effectuées depuis 2020, Koesio (ex-C’Pro) réalisera son premier milliard d’euros de chiffre d’affaires dès 2023 finalement. A ce rythme, le PDG et fondateur du principal bureauticien et intégrateur français, n’exclut plus d’atteindre les 2 milliards d’ici fin 2027 ! Cela n’inquiète-t-il pas les grands constructeurs de systèmes d’impression ?

Olivier Bellin, journaliste à Solutions Channel et Solutions Numériques : Koesio prévoit-il toujours d’atteindre le milliard d’euros de chiffre d’affaires d’ici fin 2024 ?

Pieric Brenier, PDG et fondateur de Koesio (ex-C’Pro), un important bureauticien basé à Valence qui a consolidé le secteur français de l’impression et qui s’est beaucoup diversifié dans l’informatique et les télécoms :

Koesio a réalisé un chiffre d’affaires 2021-2022 consolidé de 744 M€ à fin mars 2022 pour un Ebitba* de 122 M€ (15%). En réalité, celui-ci atteint dès cette rentrée les 850 M€ en agrégé sur 12 mois lissés si j’y intègre notre dizaine d’acquisitions récentes. Koesio passera donc le cap du milliard de chiffre d’affaires dès la fin de sa fiscale 2022-2023, soit avec un an d’avance sur son plan stratégique.

Koesio a-t-il accéléré volontairement le rythme de ses acquisitions pour atteindre plus rapidement ce milliard de chiffre d’affaires ?

Koesio réalise toujours beaucoup d’opérations de croissance externe. Nous en avons déjà effectué 19 dans les 12 derniers mois écoulés, et autant seront annoncées dans les prochains mois. Et pourtant, je refuse 3 dossiers sur 4. Si l’entrepreneur ou le dirigeant qui a monté sa société, et qui tient au bien-être de ses collaborateurs, ne nous sollicite pas sachant que Koesio consolide le marché du Print en France, c’est qu’il n’est pas intéressé.

Comment Koesio finance-t-il ses dizaines d’acquisitions, petites ou grandes ?

Grâce notamment à la trésorerie provenant de nos profits annuels récurrents et à notre bonne gestion. Koesio réalise chaque année jusqu’à 15 % d’Ebitda, ce qui produit environ 60 M€ après impôts et amortissements. Et comme nous dépenserons plutôt 90 M€ en acquisitions cette année, les 30 M€ manquants proviennent de l’Ebitda des sociétés achetées et de la trésorerie qu’elles génèrent car toutes sont rentables.

Le niveau d’endettement actuel de Koesio est-il supportable ?

Oui. je veille à ce que le rapport ratio Ebitda/endettement ne dépasse jamais 3 afin de ne pas faire exploser les frais financiers de Koesio. Ce faisant, le groupe n’a aucun difficulté à s’endetter. Cela sera d’autant plus vrai quand nous réaliserons 1 Md€ de chiffre d’affaires pour environ 150 M€ Ebitda. Koesio pourrait rembourser sa dette actuelle en seulement 3 ans si nous n’achetions plus de sociétés.

Une fois ce milliard d’euros atteint, quel sera votre prochain objectif ?

Koesio avance progressivement sans se fixer d’objectifs insurmontables dans ses plans stratégiques. Cependant, il est probable que le groupe parvienne encore à doubler son chiffre d’affaires d’ici 2027. Koesio réalisera alors peut-être 2 milliards au moment où je célébrerai mes 65 ans (rires). Après tout, c’est faisable car le groupe ne détient que 15 % du marché français du Print en 2022 et 1 % de celui de l’IT.

La part des revenus récurrents est-elle toujours très élevée dans le chiffre d’affaires total de Koesio suite à vos nombreuses acquisitions ?

Elle représente déjà environ 50 % du chiffre d’affaires de Koesio grâce à nos activités Print et bureautiques historiques. S’y ajoutent les revenus récurrents provenant de nos activités dans l’infogérance informatique et les télécoms pilotées par notre division Koesio Corporate IT (ex-Quadria). Toutefois, la part du récurrent y est un peu moins élevée que dans l’impression même si, au final, ce pôle IT génère malgré tout une part significative de ses 250 M€ de chiffre d’affaires grâce aux nombreux marchés publics pluriannuels qu’il a décroché. Certes,tous ne sont pas récurrents, mais ils demeurent reproductibles. Si je les traitais comme tels, les revenus récurrents représenteraient alors jusqu’à 90 % du chiffre d’affaires total du groupe Koesio.

Prévoyez-vous d’accroître encore la part de vos revenus récurrents en 2023 ?

Les initiatives déployées dans le plan stratégique Matriochka 2024 de Koesio nous aideront à améliorer de 5 % le taux de chiffre d’affaires récurrent sur notre CA total d’ici 2024. Nous y parviendrons grâce notamment à des changements de modèle économique dans les secteurs du logiciel et des services, des acquisitions, l’amélioration de nos modes de financement, etc.

Le chiffre d’affaires Impression de Koesio a-t-il fortement reculé depuis 2020 à cause du développement rapide du télétravail suite aux confinements sanitaires successifs ?

Koesio a été très peu impacté au global par la crise Covid sur la partie Impression, car son chiffre d’affaires repose sur un grand nombre d’abonnements et de contrats d’impression engagés de longue date. En revanche, l’impact sur les relevés compteurs des offres de coût à la page et sur certaines régions a été plus sensible. Et notamment en Ile-de-France, où le télétravail s’est développé plus rapidement que dans certaines régions, où nos filiales locales ont même réalisé des chiffre d’affaires extraordinaires. Toutefois, je reconnais que cette situation a généré une certaine angoisse dans les équipes car elle s’est produite au moment du rachat de notre concurrent Koden.

Le recul continu du marché de l’impression depuis des années, qui s’est accéléré sur certains segments pendant la Covid, inquiète-t-il le leader du secteur que vous êtes en France et en Europe ?

Certes, la baisse du volume page est d’environ 5 % par an et le marché de l’impression est baissier depuis des années en France et en Europe. Toutefois, Koesio a compensé ce recul par des diversifications et en récupérant de « petits » clients, suite à nos acquisitions en région notamment, lesquels étaient encore jadis souvent traités en direct par les fournisseurs de copieurs. Une opportunité car le nombre de pages imprimées par ces petites entreprises, qui ne possèdent souvent qu’une machine, a augmenté. Koesio dispose aujourd’hui d’un parc de quelques 240 000 machines installées chez environ 90 000 clients, soit 2,66 machines par client en moyenne. En outre, Koesio a investi dans ses équipes et ses portfolios afin de vendre davantage de machines couleur et d’offres de gestion documentaires (GED) qu’avant. Par ailleurs, je rappelle que Koesio est devenu mi-2022 le principal intégrateur français du progiciel Sage Ligne 100 suite à de multiples acquisitions.

Koesio poursuit-il malgré tout ses nombreuses acquisitions dans le secteur de l’impression ?

Koesio est toujours acheteur de bureauticiens et de parcs d’imprimantes, surtout en région, où ces groupes sont rentables du fait de la faible concurrence des grands acteurs. De nombreuses sociétés restent à vendre car la moyenne d’âge de leurs dirigeants et fondateurs est élevée aujourd’hui. En effet, beaucoup ont créé leur entreprise dans les années 90. Ils veulent la vendre aujourd’hui car, contrairement à Koesio, ils ne souhaitent pas réinvestir davantage pour se diversifier dans les secteurs de l’informatique et des télécoms par exemple.

Le poids considérable que Koesio prend en France suite à ses nombreuses acquisitions n’inquiète-t-il pas les grands constructeurs de systèmes d’impression ?

Koesio est certes devenu le principal revendeur en Europe de Canon, Konica Minolta, Sharp, etc., mais cela ne semble pas leur poser de problèmes. Nous continuons à tisser des relations de confiance avec ces fournisseurs car je crois dans la relation à long terme.

Pourquoi Koesio ne rachète-il pas également de grands intégrateurs ICT, tel que Cheops Technology ou Xefi par exemple, afin de développer plus fortement son pôle IT ?

Je préfère a priori en acheter des plus petites avec nos quelques 100 M€ d’investissements en 2022. Car c’est pour nous plus simple à intégrer, à consolider dans nos régions. Nous préférons faire une ou deux acquisitions par régions plutôt que de grosses acquisitions qui demandent un effort d’intégration autrement plus complexe.