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Japon : plus de 12 milliards d’euros supplémentaires pour doper sa filière de semi-conducteurs

(AFP) – Le gouvernement japonais a annoncé vendredi qu’il allait allouer 2.000 milliards de yens (12,4 milliards d’euros) de son budget additionnel 2023/24 au développement de la production nationale de semi-conducteurs et de systèmes d’intelligence artificielle, des secteurs hautement stratégiques.

Ce montant comprend 700 milliards de yens (4,3 milliards d’euros) pour aider à la construction d’une usine à Kumamoto (sud-ouest du Japon) par le géant taïwanais des semi-conducteurs TSMC, a expliqué à l’AFP Motoki Kurita, un responsable du ministère de l’Economie, du Commerce et de l’Industrie (Meti). La nouvelle enveloppe inclut aussi 650 milliards de yens (4 milliards d’euros) pour soutenir l’entreprise Rapidus, créée l’an dernier avec des fonds publics et privés pour développer au Japon des puces électroniques de nouvelle génération.
Le gouvernement du Premier ministre Fumio Kishida a approuvé vendredi un budget additionnel qui doit servir à financer un plan de relance de plus de 100 milliards d’euros annoncé la semaine dernière. Ce budget supplémentaire pour l’exercice 2023/24 doit encore être approuvé par le Parlement, dans lequel le Parti libéral-démocrate (PLD, droite conservatrice) présidé par M. Kishida dispose d’une très large majorité.

Les tensions internationales se sont accrues ces dernières années autour du secteur stratégique des semi-conducteurs, ces composants électroniques indispensables au fonctionnement des smartphones, des voitures connectées ou consoles de jeu mais aussi d’équipements militaires. La Chine et les Etats-Unis se livrent à une féroce bataille pour la suprématie technologique mondiale, et au nom de la sécurité nationale, Washington a multiplié ces derniers mois les sanctions à l’encontre du secteur chinois des semi-conducteurs. Ces composants sont aussi devenus un important point de friction dans
les relations difficiles entre la Chine et le Japon, qui est un allié très proche de Washington.
L’Union européenne poursuit elle aussi une nouvelle et ambitieuse politique de production de semi-conducteurs sur son territoire, dans l’espoir de devenir à terme autonome dans ce domaine.