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Interview – Seela, un organisme de formation en cybersécurité qui, de coquille vide, passe à l’avant-garde

Arthur Bataille est à la tête de deux entités. Il est le président de Silicom, une société de conseil spécialisée sur le secteur IT et la sécurité, et le CEO de Seela, une plateforme d’e-learning en cybersécurité. Deux entreprises à l’histoire intimement liées, Seela ayant été créée pour les besoins de la première. Mais l’organisme de formation se révèle dorénavant bien plus que cela, et affiche ses ambitions. Interview.

Alors qu’en 2016-2017, la société de conseil spécialisée sur le secteur IT et la sécurité d’Arthur Bataille prend de l’ampleur, il lui faut renforcer les compétences des collaborateurs. Arthur Bataille rachète alors « une coquille vide », mais estampillée organisme de formation, avec cette idée en tête : créer une académie pour les propres besoins de son entreprise. « On ne voulait pas faire de la formation comme tout le monde, nous avions besoin que cette formation se fasse par la pratique », explique-t-il. Une rencontre en 2018 avec Airbus Defense & Space et sa filiale Airbus Cybersecurity dans le cadre de projets conjoints lui permet de créer en avril 2019 une solution SaaS de formation, qui, couplée à la Cyber Range d’Airbus, un environnement virtuel qui permet de simuler des entraînements aux combats cyber, offre à la fois de la théorie, « une sorte de Wikipedia de l’ingénieur » et des mises en condition réelles et pratiques. La formation est testée avec succès par les collaborateurs de l’ESN, puis le dirigeant s’aperçoit, lors de la présentation de la solution à des tiers dans des salons professionnels, qu’elle suscite un intérêt plus large, et peut être « utile à tout le monde »

Passer de 30 à 300 cours en 6 mois

La crise Covid pointe le bout de son nez. Le dirigeant en profite : « Plutôt que de faire du chômage partiel, nous avons animé les équipes pour qu’elles nous créent du contenu d’expertise ». C’est ainsi qu’en 6 mois, l’offre passe « d’une trentaine de cours à plus de 300 ». En outre, une plateforme « plus grand public, accessible par tous, une sorte de Netflix de l’information » est conçue. Elle est déployée en janvier 2021 et commercialisée le mois suivant. Arthur Bataille l’affirme : « Nous sommes numéro 1 français sur la formation en cybersécurité et en ligne avec 5 millions d’euros de chiffre d’affaires ». Parmi ses clients, des grands groupes ou encore des ESN, qui ont une problématique de mutation des compétences, en raison notamment des scenarii d’attaques liés aux nouvelles méthodes de travail qui se sont développées pendant la crise.

Certifiée Qualiopi, Seela délivre des attestations de fin de formation pour ses différents parcours. Mais son dirigeant nous précise être en attente de France Compétences, l’instance de gouvernance nationale de la formation professionnelle et de l’apprentissage, pour pouvoir délivrer un diplôme officiel et reconnu au répertoire RNCP. La formation la plus plébiscitée porte sur la sécurité des systèmes d’information, « la plus classique ». Mais celle sur la sécurisation des IoT émerge et prend de l’ampleur, souligne Arthur Bataille. Si la plateforme regroupe aujourd’hui 1 500 apprenants pour une dizaine de clients, le dirigeant souhaite passer le cap des 10 000 apprenants d’ici à la fin du premier trimestre 2022. Une levée de fonds imminente va l’y aider.

La prévention face aux risques cyber rentre dans les moeurs des entreprises, et la formation y trouve évidemment toute sa place. De quoi appuyer les ambitions de Seela.

 

Des parcours spécifiques

Seela met en place des parcours spécifiques, délimités dans le temps avec un suivi pédagogique. En fonction des résultats des apprenants aux tests, le parcours est réadapté, soit pour l’édulcorer soit pour le renforcer s’il manque des bases techniques. « On a du contenu écrit, d’autres vidéo et surtout – c’est ce qui fait notre force –  des exercices pratiques qui se font sur la Cyber Range d’Airbus, en conditions réelles sur des vrais équipements, mais virtualisés », explique Arthur Bataille. Et à travers des épreuves de gaming, les équipes s’affrontent, entre attaquants et défenseurs, chaque membre ayant un rôle dédié.