Apple a fait appel en mai 2025 des exigences de la Commission européenne concernant l’interopérabilité, dans le cadre du Digital Markets Act (DMA) en vigueur depuis mars 2024. Cette décision s’ajoute à l’appel déjà annoncé contre une amende de 500 millions d’euros infligée à Apple en avril.
Apple conteste des mesures d’ouverture imposées par Bruxelles, qui visent à rendre certaines fonctionnalités réservées aux appareils Apple accessibles aux concurrents. Il s’agit principalement de fonctionnalités iOS comme les notifications, les transferts via Wi-Fi direct, les réglages Wi-Fi, etc. utilisées dans les objets connectés de type montres, TV ou encore écouteurs.
L’autre volet concerne l’amélioration de la transparence du processus d’interopérabilité pour les développeurs tiers à savoir un meilleur accès à la documentation technique, des mises à jour et communication plus prévisibles ainsi que des délais de traitement plus clairs.
Apple part en croisade contre la réglementation européenne
Apple critique un processus jugé déraisonnable, coûteux et nuisible à l’innovation. L’entreprise affirme que ces obligations risquent même de compromettre la sécurité des utilisateurs. Elle estime par ailleurs être injustement ciblée par la Commission européenne.
« Ces règles limiteront considérablement notre capacité à proposer des produits et des fonctionnalités innovants en Europe, ce qui se traduira par une expérience utilisateur de qualité inférieure pour nos clients européens » précise un porte-parole d’Apple.
Le recours d’Apple pourrait repousser ou affaiblir la mise en œuvre du DMA sur certains volets critiques. L’enjeu se situe entre la protection de la propriété intellectuelle d’Apple d’une part et la volonté de Bruxelles de casser les silos technologiques d’autre part. Cela s’inscrit dans une tendance plus large de rééquilibrage des rapports de force entre géants de la tech et autorités de régulation européennes, encore une fois.