A la suite du piratage d’Uber, révélé un an après l’incident, l’expert en cybersécurité Hervé Schauer n’y va pas avec le dos de la cuillère. Voici ce qu’il a expliqué à la rédaction.
Un problème d’éthique

Une cybersécurité qui n’est pas à la hauteur
“Du coté sécurité, Uber a dépensé 1,2 M$ en bug bounty, ces tests d’intrusions rémunérés au résultat, sur le site hackerone, et ce à priori avant la fuite. Que ce soit un échec du bug bounty ou plus vraisemblablement une exclusion d’Uber de ses accès privilégiés au Cloud des bug bounty, c’est la démonstration d’une absence de gestion de la cybersécurité à la hauteur des enjeux, et aussi que les mauvaises pratiques sont toujours les mêmes ! Comment est-il possible que ces bugs bounty n’aient jamais relevé les failles ayant permis l’attaque et le vol des données ? Une hypothèse serait qu’une partie de l’infrastructure qui aurait dû être testée a été exclue des tests. Malheureusement nous manquons d’informations sur la fuite.”
“Le piratage est arrivé dans le contexte d’un PDG viré, de scandales à répétition, de pertes record de plusieurs milliards, d’échecs comme en Chine contre VTC Didi Chuxing et d’éviction de grandes capitales comme celle de Londres. Est-ce une raison de l’avoir caché ?”
Faire cesser l’impunité juridique
“Cet exemple nous rappelle qu’il nous faut une réelle application des lois. Il faut une reprise en main des Etats et des justices pour que cesse l’immunité juridique perpétuelle pour les dirigeants et responsables.”








