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Face à l’urgence, Femmes@Numérique fait entendre sa voix au plus près des territoires

Pour répondre à l’urgence de féminiser les métiers et la filière du numérique, Femmes@Numérique a décidé d’investir les territoires en développant des partenariats avec des écosystèmes régionaux.

Trois mois et demi après ses premières Assises nationales de la féminisation des métiers et filières numériques, qui ont réuni près de 400 acteurs associatifs et institutionnels, Femmes@Numérique a tenu début juin une séance publique en marge de son assemblée générale annuelle.

Elle en a profité pour présenter ses prochaines initiatives de déploiement. « La première étape consiste à déployer notre démarche dans les territoires, a affirmé Henri d’Agrain, président de la Fondation Femmes@Numérique. Je constate qu’on parle souvent de féminisation des métiers du numérique dans des cercles très sympathiques où tout le monde est acquis à la cause et a une bonne connaissance du sujet. Cet entre-soi à se féliciter sur ce sujet ne mesure pas, à mon sens, l’urgence d’agir, non pas entre nous, mais directement dans tous les territoires. Pour qu’aucune petite fille, collégienne et lycéenne ne s’entende pas dire au long de son parcours scolaire : « le numérique offre des métiers faits pour toi. Ils n’ont pas de genre et tu les réussiras aussi bien, sinon mieux que les garçons » ».

Après l’Occitanie…

Les premières Assises régionales de la féminisation des métiers et filières numériques ont déjà eu lieu à Montpellier, les 25 et 26 mai derniers, en présentiel et en ligne, grâce à un partenariat entre Femmes@Numérique et La Mêlée, association qui fédère l’écosytème du numérique de la région Occitanie. La Mêlée fait d’ailleurs partie des lauréats de l’appel à projets 2022 de Femmes@Numérique.

« A partir de là, nous allons pouvoir agir parce que nous avons un relais en Occitanie, a déclaré Henri d’Agrain. Et nous allons tenter de décliner ce schéma partout. La première difficulté sera de trouver des écosystèmes régionaux pour mener notre action, car toutes les régions ne bénéficient pas d’une structure fédératrice comme La Mêlée. Nous commencerons par la Bretagne, les Hauts-de-France et la région Bourgogne-Franche-Comté. La deuxième étape sera pour les régions de mobiliser les départements et ainsi de suite ».

En Bretagne, Femmes@Numérique a déjà engagé des démarches auprès de Bretagne Développement Innovation, l’agence économique régionale de la Région, et auprès du Pôle d’Excellence Cyber, dont le président, Arnaud Coustillière, contributeur actif de la modernisation numérique et de la cyberdéfense au Ministère et des Armées pendant plus de vingt ans, a proposé son aide.

Orienter les compétences pour répondre aux défis de demain

La deuxième action de Femmes@Numérique consistera à amplifier la mobilisation des associations, des entreprises et des pouvoirs publics en renforçant sa capacité à porter son message grâce à son plaidoyer, rendu public lors de ses premières Assises nationales de la féminisation des métiers et filières numériques. « Cet outil remarquable trace le cadre de toutes les actions à entreprendre en faveur de la féminisation des métiers du numérique », a rappelé Henri d’Agrain.

Parallèlement, Femmes@Numérique prévoit de poursuivre ses efforts de « lobbying », afin de convaincre le gouvernement d’inscrire à son agenda une proposition de loi pour une programmation pluriannuelle d’orientation des compétences. «  L’Education Nationale, la formation professionnelle et l’enseignement supérieur mobilisent 160 milliards d’euros par an, a souligné Henri d’Agrain. N’est-il pas nécessaire que le Parlement s’empare d’une grande loi de programmation pluriannuelle d’orientation des compétences. Ceci afin d’harmoniser ces montants considérables avec les ambitions de ré-industrialisation du pays, de transformation de ses différentes industries et de leur fonctionnement, notamment en matière énergétique face aux enjeux climatiques ? Tout cela nécessite des compétences, or aujourd’hui notre système éducatif et académique répond-t-il véritablement à ces besoins de compétences ?, s’est-il interrogé. En d’autres termes, peut-on laisser la main invisible du choix de l’orientation décider quelles compétences seront nécessaires dans dix à quinze ans pour répondre aux défis auxquels notre pays est confronté ? ». Rendez-vous est par ailleurs pris pour la deuxième édition des Assises nationales, le 8 février 2024.

 

Patricia Dreidemy