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Enjeux et maturité des entreprises françaises autour de l’Edge et de l’IoT

La transformation digitale ne concerne pas que les systèmes d’information centralisés et les process critiques. L’Internet des Objets, ou IoT, et l’Edge Computing s’affirment de plus en plus comme des points de passage permettant de mieux répartir les charges et les traitements. L’étude IDC pour Kyndryl réalisée en décembre 2022 auprès des secteurs industrie, transports, construction, utilities et commerce (de détail ou de gros) nous donne un éclairage sur la situation en France.

Au sein des entreprises françaises, l’IoT devient une réalité avec 86 % des entreprises ayant entamé une démarche IoT mais 20 % seulement de manière industrialisée sur plusieurs sites. Ce rapport dépeint un panorama de la maturité des entreprises françaises autour de l’Edge et de l’IoT, et illustre les enjeux et les ambitions pour les années à venir.

Nicolas Sekkaki

« Nous observons que les organisations ont une volonté d’investir dans l’IoT et l’Edge pour se moderniser et innover. L’IoT et l’exploitation des données de production et de logistique étant sur l’agenda des entreprises, des investissements sont anticipés pour moderniser les infrastructures ainsi que les applications et faire émerger des cas d’usages innovants » commente Nicolas Sekkaki, General Manager, Global Practice Managed Applications, Data & AI chez Kyndryl.

Les entreprises françaises étendent leurs projets IoT

En matière d’IoT, le passage à l’échelle en production est pour l’heure limité, seules 20 % des entreprises françaises ayant déployé plusieurs projets et 24 % ayant lancé des projets mais à des échelles limitées. De manière générale en 2022, 86 % des entreprises ont entamé une démarche IoT et 64 % ont à minima lancé des POC (proof- of-concept). Par ailleurs, 48 % prévoient d’étendre progressivement leurs démarches avec une hausse de budget pour leurs projets IoT pour les deux années à venir.

Aujourd’hui, les projets restent spécifiques et en majorité destinés à la gestion des stocks et à la réalisation d’inventaire (57 % de déploiements), ainsi qu’à la qualité et l’optimisation de la production (48 %) et à la traçabilité des produits et composants (48 %). L’exploitation des données de production et supply chain prend de l’ampleur, avec 47 % des entreprises ayant déployé des projets data stratégiques ou tactiques. Parmi les cas d’usages innovants, 29 % des sondés ont déployé des projets de robotisation de la logistique, 27 % des recommandations automatisées aux opérateurs et 23 % de la maintenance prédictive basée sur l’intelligence artificielle et le machine learning. Ces déploiements de solution IoT génèrent des volumes conséquents de données, avec une évolution de la data visualisation initiale vers des cas d’usage consommateurs d’IA comme la maintenance prédictive (23 % des entreprises avec déploiement en production).

Une infrastructure Edge, source d’investissements

Malgré une volonté de centraliser leur IT (par exemple dans le Cloud) pour 42 % des entreprises (à noter que 48 % des entreprises ont déjà des infrastructures essentiellement ou entièrement centralisées), celles-ci ont pris conscience que certains besoins spécifiques et parfois sectoriels ne pouvaient être couverts que via une infrastructure Edge locale. Un équilibre est ainsi recherché.
Parmi les besoins motivant le déploiement d’infrastructures locales, les entreprises nomment la couverture réseau défaillante dans 34 % des cas, la performance des applications à 31 %, la réponse aux besoins d’applications en temps réel à 25 %, la limitation des volumes de données transitant sur le réseau à 20 % et la réduction des coûts à 20 %.
Concernant les environnements Edge modernes, les infrastructures convergées ou hyper convergées comptent 34 % de déploiement large et 26 % de déploiements limités. Les environnements Edge connectés au Cloud public sont moins répandus, avec 14 % de déploiement large et 16 % de déploiements limités.

Source : IDC/Kyndryl

Les besoins d’accompagnement

Les entreprises se sont également prononcées sur les besoins d’accompagnement : si 24 % évoquent l’identification des cas d’usage et 23 % la cybersécurité, près de 20 % mentionnent la définition d’une feuille de route, l’identification des solutions technologiques ou encore la formation des équipes. « Les capteurs sont la face émergée de l’iceberg, poursuit Nicolas Sekkaki, et le passage à l’échelle des démarches IoT nécessite une approche industrielle et holistique : network & edge, data & IA, gestion du Cloud hybride et cyber-résilience, sans oublier le co-design. Il est ainsi essentiel d’intégrer l’ensemble des parties prenantes dans les cycles d’innovation et de décision pour réussir les déploiements et l’impact métier dans la durée ».

L’étude souligne enfin que si 24 % des entreprises affichent aujourd’hui un intérêt élevé à très fort pour des services managés pour gérer le parc IoT et les infrastructures Edge associées, ce chiffre grimpe à 47 % dans deux ans, pour seulement 22 % n’ayant aucun intérêt pour l’externalisation de ces activités.
 

Roger Bui