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« En temps de guerre, l’arme cyber pourra être la réponse à une agression armée », Jean-Yves Le Drian

Jean-Yves Le Drian, ministre de la Défense
Jean-Yves Le Drian

Le combat numérique est devenu une arme à part entière des armées françaises, utilisable à des fins aussi bien offensives que défensives, a annoncé lundi le ministre de la Défense Jean-Yves Le Drian.

Le 24 septembre, dans son discours d’ouverture du premier colloque international consacré à la cyberdéfense, Jean-Yves Le Drian avait déjà placé « le combat numérique au cœur des enjeux de défense et de sécurité ». Le ministre de la Défense l’a rappelé ce 12 décembre alors qu’il dévoilait la doctrine des armées en matière de cybersécurité au centre DGA Maîtrise de l’information à Bruz, près de Rennes « L’émergence d’un nouveau milieu, d’un champ de bataille cyber, doit nous amener à repenser profondément notre manière d’aborder l’art de la guerre (…) comme l’aviation au début du XXe siècle », a souligné M. Le Drian, en. « En temps de guerre, l’arme cyber pourra être la réponse, ou une partie de la réponse, à une agression armée, qu’elle soit de nature cyber ou non », a-t-il précisé. Cette doctrine, qui repose sur trois piliers – renseignement, protection/défense et lutte informatique offensive – est l’une des plus élaborées énoncées en Europe avec celle de la Grande-Bretagne.

Recourir au combat numérique pour riposter à une attaque

Concrètement, la France pourra recourir au combat numérique comme à une arme classique de type missile pour riposter à une attaque aussi bien cyber que conventionnelle. « Nos capacités cyber offensives doivent nous permettre de nous introduire dans les systèmes ou les réseaux de nos ennemis, afin d’y causer des dommages, des interruptions de service ou des neutralisations temporaires ou définitives« , a relevé le ministre.

L’invocation de la légitime défense face à une attaque informatique majeure

Un commandement des opérations cyber, placé sous la responsabilité directe du chef d’état-major des armées, va être pour cela créé en janvier 2017. Il disposera d’un état-major resserré qui supervisera 2 600 « combattants numériques« . Les armées pourront « neutraliser » des infrastructures utilisées pour attaquer des intérêts français mais aussi « riposter » plus largement à une attaque cyber, a expliqué Jean-Yves Le Drian. « Si une attaque cyber s’apparente à un acte de guerre, une riposte adéquate s’imposera (…) dans une logique de conflit ouvert« , a-t-il souligné. De telles actions relèveront de la légitime défense en vertu du droit des conflits armés, a estimé le ministre de la Défense. « Une attaque informatique majeure, eu égard aux dommages qu’elle causerait, pourrait constituer une agression armée au sens de l’article 51 de la Charte des Nations Unies et justifier ainsi l’invocation de la légitime défense« , a-t-il dit.

Auteur : La Rédaction avec AFP