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EBP passera tous ses progiciels de gestion en SaaS d’ici 2025

EBP, un éditeur français de logiciels de gestion pour les TPE et PME, passera progressivement tous ses progiciels en full SaaS d’ici 2025. Ils sont hébergés dans le cloud public Azure de Microsoft. EBP travaille en parallèle sur les niveaux de rémunération de ses revendeurs pour la vente de ses nouveaux progiciels.

Conçus en interne à partir d’une nouvelle plateforme nommée Hubbix, les deux premiers progiciels d’EBP disponibles dès 2023 en version Saas seront ceux dédiées à la comptabilité et à la gestion commerciale des TPE. L’éditeur a choisi de les héberger dans le cloud public Azure de Microsoft.

L’éditeur reconnaît que le passage en Saas de tous ses progiciels, prévu entre fin 2022 et 2025, arrive un peu tard sur le marché. Et bien souvent après ceux de ses principaux concurrents. Transparent, EBP explique avoir rencontré des difficultés techniques sur ses premières versions Internet entre 2015 et 2016 et avoir quelque peu raté le lancement de sa plateforme « full web » Horizon, qui avait été assez mal accueillie en 2018. « Nous avons monté un bêtisier de tous les erreurs commerciales et techniques à ne pas commettre, des échecs dont EBP a tiré les leçons », assure en souriant Grégoire Leclercq, le directeur général délégué de l’éditeur rambolitain (Rambouillet) de progiciels.

Un investissement conséquent de 15 M€

Pour corriger le tir, EBP déclare avoir déjà investi près de 8 M€ afin de construire la première brique de sa nouvelle plateforme Hubbix. Et comme il lui a fallu réécrire tous ses progiciels, l’éditeur a passé son pôle développement en mode agile dès 2018, puis en DevOps. EBP a également recruté une centaine de personnes pour bien industrialiser sa plateforme Saas et la décliner progressivement sur tous ses progiciels. « EBP réinvestira encore 5 M€ dans ce projet lors des 3 prochaines années, soit environ 15 M€ au total. C’est le prix à payer pour réécrire ses logiciels avec succès et prendre le cap du full Saas », estime à juste titre Grégoire Leclercq.

Ses clients semblent encore satisfaits de ses solutions hébergées

EBP enregistre certes un certain « retard » sur le passage en full Saas de ses progiciels par rapport à ses concurrents directs, mais il estime que ses clients sont encore satisfaits de ses solutions vendues en mode hébergé. Disponibles depuis 2013, celles-ci génèrent encore environ 50 % de son chiffre d’affaires, lequel a encore progressé 10 % en 2021. Selon la direction d’EBP, ce taux est l’un des plus élevés du secteur en France pour des logiciels web. Cela placerait l’éditeur devant Cegid, Sage et Divalto en termes de chiffre d’affaires sur ce créneau.

« Nos clients et partenaires n’attendent pas seulement de l’innovation technologique de la part d’EBP, ils veulent également de la fiabilité et que l’on réponde à leurs usages. Nous n’avons pas reçu de plaintes de clients parce que nous ne serions pas encore passés en full web. Toutefois, EBP est conscient de l’évolution de leurs demandes pour bénéficier de logiciels toujours plus ergonomiques et accessibles en full Saas. Raison pour laquelle nous investissons massivement dans ce domaine et dotons nos nouveaux progiciels de nombreuses API ouvertes », précise Grégoire Leclercq.

Cette migration prendra au moins 8 ans

Le calendrier d’EBP prévoit le passage au full Saas de ses progiciels pour le BTP dès 2023, puis de ceux pour la Paie et le Point de Vente en 2024, et enfin pour la Comptabilité et la gestion PME en 2025. L’éditeur doit ensuite encore régler, comme ses confrères, l’épineuse question de la migration de ses clients actuels vers sa nouvelle plateforme dans le cloud.

Là encore, le directeur général délégué de l’éditeur rambolitain se dit confiant dans l’atteinte progressive de cet objectif : « EBP a mis toutes les chances de son côté et nous n’avons rien inventer. Nous nous appuyons sur des retours d’expérience réussis. Des acteurs comme Microsoft nous ont également donné des conseils, dont celui de ne pas se précipiter. EBP estime que cette migration prendra au moins 8 ans pour être finalisée. Ce délais peut paraître long, mais il reste plus rapide que par le passé, grâce au développement d’outils de migration performants notamment ». L’éditeur affirme qu’il maintiendra le support sur son ancienne génération de progiciels web jusqu’en 2028. EBP a déjà réussi par le passé la migration technologique de sa plateforme écrite en C++ pour créer Open Line, sa gamme actuelle de progiciels de comptabilité, gestion, paie et CRM.

EBP va-t-il augmenter le prix de ses progiciels vendus en Saas ?

Autre question, toute aussi épineuse, EBP va-t-il augmenter le prix de ses nouveaux progiciels vendus en Saas afin d’amortir ses investissements ? La réponse est non selon Grégoire Leclercq : « La grande force du full web est d’être pensé pour offrir des coûts d’exploitation moins élevés. Il permet aux clients de diviser par six les prix de l’infrastructure d’hébergement, des sauvegardes, etc. La qualité des API développées permet aussi au système de ne pas multiplier les appels de base ».

Les clients pourront également économiser sur les frais d’installation et de maintenance d’un progiciel EBP déployé en Saas, au grand dam de ses quelques 400 intégrateurs IT certifiés. « Le Saas fait disparaître une partie de la valeur ajoutée de nos partenaires sur l’installation et le paramétrage de nos solutions par exemple » reconnaît Grégoire Leclercq. Même si EBP ne prévoit pas de les associer avant mi-2023 à la commercialisation de sa nouvelle génération de progiciels en Saas, l’éditeur n’entend pas non plus spolier ses revendeurs. Il déclare travailler sur des systèmes économiques mieux adaptés à une reconnaissance de leur valeur ajoutée dans la vente et le déploiement d’un progiciel dans un environnement Saas. Des négociations sont déjà en cours avec ses principaux revendeurs, sur leur niveau de rémunération notamment.