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E-commerce B2C : la recherche reste le moteur prioritaire des investissements digitaux

Si certains secteurs freinent leurs dépenses en IA, le commerce B2C poursuit au contraire sa trajectoire « AI-first ». Et en France, un point ressort nettement : la recherche reste la priorité digitale numéro un.

E-commerce B2C : la recherche sur site, un pilier qui résiste à la vague IA

Algolia publie son sixième rapport annuel sur les tendances de la recherche e-commerce B2C, une photographie mondiale réalisée avec Coleman Parkes Research auprès de 1 100 décideurs du retail. Si l’IA occupe toutes les conversations, et parfois les fantasmes, l’étude dévoile une réalité plus nuancée : le commerce B2C n’a pas renoncé aux fondements techniques qui font tourner ses plateformes. « Alors que certaines entreprises ralentissent leurs investissements en IA faute de retour sur investissement clair, la tendance est inversée dans le commerce B2C », rappelle d’emblée Nate Barad, Vice-Président du Marketing Produit chez Algolia. En France, une conviction s’impose nettement : la recherche sur site reste le moteur le plus solide pour générer du chiffre d’affaires.

En France, la recherche est d’abord un sujet business

Là où les États-Unis parlent volontiers d’expérience client et où l’Australie mise sur l’image, la France se distingue par une approche résolument financière. Les entreprises hexagonales citent massivement l’augmentation du chiffre d’affaires comme première motivation derrière leurs investissements dans la recherche. Elles sont également plus nombreuses que la moyenne mondiale à se dire satisfaites des revenus générés par ces projets, signe que la recherche n’est plus perçue comme un simple outil d’optimisation, mais comme un levier stratégique pleinement assumé.

Cette maturité transparaît aussi dans la façon d’investir. Les budgets dédiés à la recherche se stabilisent après une forte progression l’an dernier, et les entreprises privilégient désormais l’expertise : près de la moitié font appel à des solutions tierces, loin devant le développement interne. Autrement dit, la recherche n’est pas seulement un sujet technique ; c’est un enjeu de performance qui s’externalise auprès de spécialistes capables de garantir vitesse, précision et pertinence.

L’IA agentique arrive, mais ne renverse pas la table

Si 2025 a souvent été présentée comme l’année du recul sur les investissements IA faute de ROI clair, le commerce B2C suit un tout autre mouvement. L’étude montre qu’une majorité d’acteurs français prévoit de déployer des solutions d’IA agentique dans les douze prochains mois. Cette accélération repose sur des critères très pragmatiques : l’intégration aux systèmes existants, le retour sur investissement et la capacité des équipes à comprendre et maîtriser la technologie.

La dynamique est encore plus marquée du côté de l’IA générative. Les dirigeants interrogés estiment quasi unanimement qu’elle améliore la fidélité client, notamment grâce aux outils conversationnels et à la synthèse automatisée des avis, devenue un incontournable pour éclairer la décision d’achat. La recherche par image s’impose également comme une fonctionnalité particulièrement précieuse, dans un contexte où les parcours ne se limitent plus au texte.

Pour autant, l’étude le rappelle : l’humain ne disparaît pas. L’IA sert plutôt d’assistant, tandis que les équipes conservent la main sur les arbitrages stratégiques en merchandising. Une répartition des rôles désormais assumée.

Personnalisation : un pari assumé malgré le contexte économique

Dans un climat de prudence budgétaire, la personnalisation reste étonnamment solide. Les décideurs B2C considèrent l’IA générative comme un levier essentiel pour renforcer la pertinence des parcours et maintenir la fidélité client. Hyper-personnalisation, recommandations anticipées, contextualisation… Les attentes sont élevées, mais elles reposent sur une conviction constante : la personnalisation reste l’une des fonctionnalités les plus rentables pour un e-commerçant.

Des stratégies différentes, une même ambition

L’étude met en lumière des dynamiques régionales contrastées : la France reste concentrée sur la valeur générée par la recherche, les États-Unis privilégient les outils d’IA orientés conversion et l’Australie investit dans les expériences visuelles. Une diversité d’approches résumée par Andy Easton, directeur de la recherche chez Coleman Parkes : « Toutes les régions du monde s’orientent vers un futur AI-first, mais chacune emprunte une approche différente. » Derrière ces nuances se dessine pourtant une même ambition : construire des parcours d’achat plus fluides, plus intuitifs, plus utiles.