La modernisation des process industriels pousse à une plus grande ouverture des systèmes et à un renforcement des échanges entre acteurs de la supply chain. Cette numérisation va apporter d’énormes gains de productivité mais elle présente aussi des risques. Elle doit donc être menée en s’appuyant sur des solutions de confiance reconnues au niveau européen.
Entretien avec Stéphane Père, Evidency
Dans le cadre de leurs stratégies industrie 4.0, beaucoup d’entreprises dématérialisent leurs process afin d’aller chercher compétitivité et efficience. Cette démarche impose une sécurité informatique accrue et, surtout, la mise en œuvre de solutions de confiance afin d’assurer l’intégrité et l’authenticité de leurs documents à chaque étape de la numérisation. Quand on parle de solutions de confiance, on pense aussitôt à la signature électronique, mais la notion de confiance englobe d’autres process, comme l’horodatage, le cachet électronique ou l’archivage légal, dont l’utilisation dépend des besoins de l’entreprise. Le règlement eIDAS (Electronic Identification and Trust Services) fournit un cadre à cette sécurité des transactions à l’échelle de l’Europe. Au-delà des seuls contrats, de nombreux documents manipulés dans les entreprises peuvent bénéficier des technologies de confiance numérique afin d’être sécurisés. C’est tout particulièrement le cas de ceux qui peuvent être amenés à être présentés en tant que preuve en cas de litige avec un sous- traitant ou un client. « La problématique de l’authenticité des documents d’entreprise est un sujet qui est encore peu adressé aujourd’hui », estime Stéphane Père, directeur général d’Evidency, éditeur de services spécialisé dans la création et la gestion de preuves numériques. Les cas de fraudes numériques sont nombreux, pouvant aller du remplacement du RIB au bas d’une facture à l’usurpation d’identité facilitée par l’IA et l’accès aux technologies de deepfake.
La nécessité de pouvoir garantir l’intégrité des documents
Les industriels doivent aujourd’hui s’emparer du problème, car cette hausse de la fraude impose de mettre en place une traçabilité à forte valeur probante des documents échangés par voie numérique. N’importe quel client ou fournisseur peut contester l’authenticité des documents électroniques émis par l’entreprise. Cette dernière doit pouvoir assurer la traçabilité de ses documents, en garantir l’horodatage et l’authenticité du point de vue technique, mais aussi pouvoir expliquer le processus de sécurisation devant un juge. L’approche privilégiée par l’Europe dans son règlement eIDAS est de certifier des plateformes centralisées pour délivrer des services de confiance comme l’horodatage et le cachet électronique, une approche adoptée par Evidency : « Notre choix est de nous placer en tant que prestataire de services de confiance souverain, avec des plateformes hébergées en France et un premier service d’horodatage qualifié par l’Anssi », précise Stéphane Père. Les services d’Evidency sont consommés sous forme d’API et n’affectent donc pas le front-end de leurs applications. Une approche qui permet d’intégrer la confiance numérique simplement dans les process industriels existants et futurs.
Pour en savoir plus : www.evidency.io