(AFP) – Huit distributeurs de bitcoins situés dans différentes villes de France ont été placés sous scellés vendredi et l’argent qu’ils contenaient saisi, dans le cadre d’une enquête pour blanchiment aggravé visant la société qui les a installés, a-t-on appris dimanche de source proche de l’enquête.
La police judiciaire de Lille est à l’origine de cette vaste enquête, désormais confiée à la direction centrale de la police judiciaire, tandis que le parquet de Lille s’est dessaisi au profit de la Juridiction nationale chargée de la lutte contre la criminalité organisée.
Au cours de cette opération coordonnée sur tout le territoire national, huit distributeurs, permettant d’acheter ou de vendre des bitcoins en échange de monnaie fiduciaire, situés à Lille, Marseille, Cannes, Nice, Grenoble, Rouen et Paris, ont été placés sous scellés et environ 191 000 euros saisis, selon cette source, qui confirmait une information diffusée sur Twitter par le journaliste Pierre Januel.
Soupçons sur le caractère illicite des fonds
Au delà d’infractions « purement réglementaires » reprochées à la société qui les a installés, « nous soupçonnons le caractère illicite des fonds parce que nous avons fait le rapprochement avec un contrôle des douanes à la frontière franco-belge d’employés de cette société, avec un peu plus de 40 000 euros à la provenance douteuse« , a expliqué à l’AFP la source proche de l’enquête. L’enquête n’a pas donné lieu à des interpellatons à ce stade.
Dans sa partie parisienne, elle a mobilisé l’Office central pour la répression de la grande délinquance financière.
Né après la crise financière de 2008, le bitcoin, première cryptomonnaie décentralisée, promouvait initialement un idéal libertaire et ambitionnait de renverser les institutions monétaires et financières traditionnelles. A ses débuts, cette cryptomonnaie était majoritairement utilisée sur le « dark net » pour acheter des produits illicites tels que de la drogue ou des armes. Mais au fil du temps, quelques enseignes se sont mises à accepter les bitcoins, le plus souvent dans les grandes villes, et le géant des paiements en ligne Paypal propose désormais à ses utilisateurs américains de l’utiliser comme monnaie, sa volatilité restant toutefois un frein à son adoption comme moyen de paiement.
