Accueil Emploi Une employée remplacée par un robot, son renvoi jugé abusif en Espagne

Une employée remplacée par un robot, son renvoi jugé abusif en Espagne

(AFP) – La justice espagnole a déclaré « abusif » jeudi le licenciement « pour raisons techniques » d’une comptable d’un hôtel de l’archipel des Canaries, qui avait été remplacée en mars par un programme informatique de gestion.

Le tribunal des affaires sociales de Las Palmas de Grande Canarie « a déclaré abusive la résiliation de contrat d’une travailleuse d’une multinationale touristique, (…) renvoyée après avoir travaillé 13 ans comme employée de bureau, pour être substituée par un programme informatique ou bot de gestion« , selon le communiqué de l’institution judiciaire.
« L’automatisation à travers des bots ou robots, avec pour seule excuse de réduire les coûts, revient à réduire le droit du travail pour augmenter la liberté de l’entreprise« , a déploré le juge dans sa décision. L’hôtel devra « réembaucher l’employée dans les cinq jours suivant le jugement » ou augmenter à plus de 28 000 euros son indemnisation, a décidé le magistrat.

Ce jugement, qui peut être contesté en appel, concerne un établissement de la compagnie Lopesa, basée à Grande Canarie et comptant « plus de 4 000 employés« , selon son site internet. Cette multinationale se dit présente dans les secteurs du tourisme, du bâtiment, de l’immobilier, des loisirs et services.

La comptable avait été remplacée par un outil de gestion de créances ou RPA (robotisation des procédures). Une machine qui, selon le jugement, « réalise des tâches de 17H15 a 6H00″ les jours ouvrés et « travaille 24 heures d’affilée les jours fériés« … L’employée avait reçu en mars une lettre de licenciement pour « raisons techniques« .

Le juge a « rejeté l’idée que cette affaire corresponde aux +raisons techniques, d’organisation et de production alléguées par l’entreprise pour justifier le licenciement objectif« , selon le communiqué. Le magistrat a souligné que la réforme du droit du travail adoptée en Espagne en 2012,  quand les conservateurs gouvernaient, « n’exonère pas
l’employeur du devoir de prouver que réellement et effectivement il traverse des difficultés » telles qu’il doive mettre fin à un contrat de travail.