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Seul 1 actif sur 2 estime que son entreprise est en avance en matière de digitalisation

Source Pixabay - Gerd Altmann

La synthèse de l’édition 2022 de l’étude de l’Observatoire du digital flow* de l’ESN Inetum vient d’être publiée. Depuis 3 ans, ce baromètre annuel réalisé en collaboration avec l’Institut CSA vise à rendre compte de l’évolution des enjeux liés à la digitalisation dans les entreprises avec un regard croisé entre les actifs occupés et les dirigeants.

Si l’édition 2021 du baromètre confirmait que le digital avait acquis une place centrale dans le quotidien, tant des dirigeants que des actifs occupés, elle confirmait également que la digitalisation s’était accélérée dans les entreprises avec, notamment, la consolidation d’une certaine familiarité au concept de digitalisation au sein des actifs occupés reste stable en 2022 avec 76 % des actifs acculturés.

En revanche, si la mise en place de ces plans était présentée comme une priorité en 2021, force est de constater en 2022 une augmentation significative du nombre d’entreprises n’ayant pas encore mis en place ces plans avec 26 % vs 18 % en 2021. Un sujet particulièrement clivant au sein des entreprises car cette tendance ne se vérifie pas auprès des ETI. Seulement 3 % d’entre elles déclarent ne pas avoir mis en place ces plans.

48 % des actifs occupés jugent leur entreprise en retard en matière de digitalisation

La question de la mise en place des plans de digitalisation semble également avoir une incidence dans la perception de l’état d’avancée de la digitalisation de l’entreprise. Les attentes s’aiguisent chez les actifs vis-à-vis de la digitalisation : 48 % des actifs occupés jugent leur entreprise en retard en matière de digitalisation, c’est-à-dire 3 pts de plus que l’année précédente. A l’inverse, 69 % des dirigeants jugent l’entreprise en avance en matière de digitalisation, 8 pts de plus que l’année précédente.

Une digitalisation qui revêt d’autant plus d’importance qu’elle apporte des éléments de réassurance dans un contexte géopolitique et économique difficile, avec des priorités clairement identifiées pour les actifs occupés : renforcer la sécurité de leurs systèmes d’information pour 92 % d’entre eux. Du côté des dirigeants d’entreprise, le pragmatisme l’emporte. Le contexte incertain pourrait avoir un impact réel sur la question de la digitalisation : 25 % imagine revoir les priorités de leur plan de digitalisation.

Des attentes fortes en faveur des attentes clients et business… et de la transition écologique 

La digitalisation des entreprises et les gains qu’elle génère bénéficient d’une réelle lisibilité aux yeux des actifs. Et notamment, se renforce l’idée que la digitalisation permet des bénéfices business et RH fortement identifiés. Pour 72 % des actifs cela permet de mieux répondre aux attentes des clients (+5 pts par rapport à 2021). Mieux répondre aux besoins des clients devient le premier bénéfice attendu pour les actifs cette année. Une priorité business qui se matérialise également dans les outils prioritairement attendus par les dirigeants. 62 % des réponses portent sur le développement d’outils orientés client. Un taux qui s’élève à 82 % pour les ETI et GE. Pour 69 % elle confère une plus grande autonomie aux actifs dans leur travail, et des méthodes de travail plus collaboratives (66 %, +2 pts par rapport à 2021).

L’étude confirme l’impact de la digitalisation sur leur empreinte environnementale. Elle fait apparaître aussi une attente nouvelle très forte en lien direct avec la transition écologique de la part des actifs. La première des attentes des actifs concerne l’émergence de solutions permettant des économies d’énergie à hauteur de 37 %.

Des attentes qui font écho à la question majeure de l’impact environnemental de la digitalisation : sujet très identifié qui s’impose au cœur des enjeux de la transformation des usages avec, pour 73 % des actifs dans les grandes entreprises, la sensation que l’entreprise a réduit son empreinte environnementale grâce au développement des nouvelles technologies et de la digitalisation, et pour 23 % d’entre eux, l’a réduite « fortement ». Mais seulement 21% des entreprises affirment avoir entièrement intégré leur DSI ou équipe IT dans la définition de leur politique RSE

Concernant les domaines dans lesquels la digitalisation a eu un impact palpable sur l’empreinte environnementale, il est à noter un large consensus entre dirigeants et actifs sur la classification établie :

  1. L’organisation du travail
  2. Les produits et services proposés
  3. Les méthodes de production
  4. La consommation d’énergie de manière générale.

Si les défis pour une digitalisation responsable s’avèrent nombreux pour les dirigeants, l’accompagnement et la formation des collaborateurs apparait comme le premier enjeu à adresser pour 88 % d’entre eux, suivi des questions liées au traitement et au stockage des datas en suivant la réglementation et l’éthique (77 %).

Si les nouvelles technologies sont identifiées et plébiscitées par les entreprises, l’intégration de celles-ci dans les activités quotidiennes présente de véritables contrastes. Ainsi, le Cloud et l’IA apparaissent comme les premières technologies fortement connues, pour respectivement 80 % et 74 % des actifs. Le Métavers est identifié par 38% des actifs, les NFT 32%, ou encore la blockchain 28 %. Pour autant, un actif sur deux utilise des nouvelles technologies au quotidien. Un usage qui favorise la confiance dans les technologies (65 %). Les nouvelles technologies apparaissent comme la source de nombreux bénéfices, surtout au sein des ETI et grandes entreprises, avec une identification très précise des apports (que ce soit pour les actifs et les dirigeants d’entreprise), tels que :

  • Le cloud offre davantage d’agilité et de rapidité dans les projets de digitalisation
  • L’Intelligence Artificielle permet d’améliorer la production industrielle
  • Le cloud offre une meilleure protection des données
  • La blockchain permet de lutter efficacement contre les fraudes grâce à une meilleure authentification et certification

Former et recruter les bonnes compétences

Pour accompagner les entreprises sur ces attentes renforcées et renouvelées, l’attractivité du secteur est un sujet majeur pour . L’étude révèle que si le secteur est perçu comme dynamique pour les opportunités de carrière qu’il offre, les métiers du numérique sont encore mal connus pour 80 % des dirigeants et nécessitent une acculturation auprès des jeunes dès le collège selon 85 % des dirigeants. Cette sensibilisation paraît être d’autant plus nécessaire auprès des femmes puisque seulement 1 sur 2 pense que ces métiers leur sont accessibles. 62 % des hommes actifs vs 52 % des femmes actives pensent que ces métiers sont accessibles aux femmes

 

 

*Méthodologie de l’étude :
1010 actifs occupés français, âgés de 18 ans et plus, constitué d’après la méthode des quotas (sexe, âge, CSP, région et catégorie d’agglomération), interrogés via un questionnaire administré au dernier trimestre 2022 ;
-250 dirigeants d’entreprise de plus de 50 salariés, constitué d’après la méthode des quotas (secteurs, tailles d’effectifs et localisation), échantillon raisonné selon la taille d’effectif en salariés, interrogés via un questionnaire par téléphone administré au dernier trimestre 2022.

 

Hélène Saire