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Les ETI-PME sont rares à avoir profité de la crise pour améliorer leur niveau de digitalisation

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RSM, un grand réseau international de conseil, audit et expertise comptable, a co-créé début 2021 avec la DFCG, Association nationale des directeurs financiers et Contrôleurs de Gestion, l’Observatoire de la digitalisation des ETI-PME. Les premiers résultats sur les « enjeux, maturité et rôle de la DAF dans la transformation numérique des entreprises » viennent d’être révélés. Ce premier exercice met à mal de nombreuses idées reçues qui existent sur les DAF et leurs avancées en termes de digitalisation.

La fonction finance est dotée, globalement, d’un bon niveau global de digitalisation. Ainsi, 70 % des répondants ont un ERP principal. Mais la marge de progression existe bel et bien. En matière d’ERP justement, 20 % seulement des répondants utilisent une solution en mode SaaS.
Par ailleurs, les processus bugdet et trésorerie semblent insuffisamment numérisés. Presque 6 DAF sur 10 (59 %) gèrent encore leur trésorerie de manière manuelle et 50 % établissent, péniblement, leur budget sous Excel. Et ils ne comptent pas changer de façon de faire : 8 % des répondants ont un projet de digitalisation du processus de trésorerie et 7 % du processus budgétaire en 2021. Un paradoxe alors qu’il s’agit des 2 processus les plus impactés en 2020 par la crise (augmentation des fréquences et modification des indicateurs). « Ces résultats doivent s’analyser au regard des outils existants. Pour les ETI-PME, il demeure difficile d’intégrer des logiciels ou applicatifs métiers suffisamment flexibles pour pouvoir optimiser la gestion de budget et de trésorerie », explique Aurélie Crusson, manager conseil finance RSM.

C’est l’ERP qui concentre le plus de projets de numérisation, à hauteur de 37 %, en notant toutefois que cette part est souvent intégrée aux 70 % des ETI-PME disposant déjà d’un ERP principal mais souhaitant moderniser leur outil. 36 % Les applications métiers viennent juste après (37 %), puis l’analytique/le BI (17 %) et le référentiel de données (6 %). Mais les projets s’appuyant sur la technologie de l’Intelligence artificielle (IA) ou sur la robotisation (RPA) ne sont pas inscrits à l’ordre du jour des ETI-PME pour 2021 : seuls 2% de projets de ce type sont envisagés.

Une crise sanitaire bien surmontée, sans amélioration numérique

Les résultats de l’étude démontrent que les DAF se considèrent bien armées face à la crise sanitaire : seulement 15 % des répondants déclarent avoir rencontré des difficultés durant cette période en raison de leur faible niveau de digitalisation. Et rares sont les ETI-PME qui ont profité de la crise pour améliorer ou accentuer leur niveau de digitalisation : seulement 21 % des répondants déclarent avoir modifié leurs indicateurs de pilotage pour faire face aux incertitudes de la période. 

Par ailleurs, les ETI-PME ont eu moins recours au télétravail que les grands groupes : pour 60 % des répondants, la proportion de télétravail était inférieure ou égale à 50 % – et cette tendance semble s’intensifier en 2021. Pour autant, 64 % des répondants déclarent que la crise sanitaire modifiera durablement le mode de collaboration au sein de leur entreprise, privilégiant ainsi une organisation du travail hybride – entre présentiel et distanciel – et une dématérialisation poussée des processus.

Le cabinet tire de cette étude deux grandes conclusions : d’une part, « la qualité de la donnée et sa gouvernance sont des conditions nécessaires et préalables à tout projet d’ampleur de digitalisation« , . D’autre part, le rapprochement des compétences « entre les services informatiques et les services financiers est clairement un facteur clé de succès« .

 

Les 3 profils du DAF « digital »

L’Observatoire 3 profils de DAF identifiés selon leur niveau de digitalisation et leurs usages de la data

      • Le DAF producteur (47 % des répondants) produit la donnée financière : seuls quelques processus de l’entreprise (3 sur 11) sont digitalisés, tels que les processus client, fournisseur ou comptable. L’objectif de la digitalisation, encore très peu intégrée, est d’automatiser et limiter les saisies manuelles ;
      • Le DAF architecte (45 % des répondants) structure la donnée collectée: la majorité des processus de l’entreprise (6 sur 11) est digitalisée et la donnée commence à être traitée par des outils de BI. La mise à jour et le « nettoyage » des données, garanties de leur fiabilité, sont des enjeux clés.
      • Le DAF scientist (8 % des répondants) pilote par la data : 9 processus sur 11 sont digitalisés et le recours au traitement de la donnée via des outils de BI est démocratisé sur l’ensemble des processus. La digitalisation est un processus global au sein de l’entreprise, elle ne concerne plus uniquement la fonction finance.  

 

 

Enquête menée du 16 février au 22 mars auprès de 183 répondants (DAF, RAF, DG) d’ETI et PME issus de divers secteurs d’activités et présents sur l’ensemble du territoire