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Les dirigeantes françaises à la pointe dans le digital, adeptes des modèles prédictifs et analytiques

Selon une étude de KPMG, elles sont très ouvertes au digital en général et à l’usage des technologies de l’intelligence artificielle en particulier.

Dans le prolongement du rapport « CEO Outlook 2018 » sur le moral des dirigeants dans le monde, l’étude «  Global Female leaders Outlook » de KPMG dresse un état des lieux de la perception des femmes dirigeantes, en France et dans le monde, sur la transformation numérique et la croissance future de leur entreprise (panel de 699 dirigeantes dont 22 en France).
« Les femmes membres du Comex des entreprises ont dû, pour émerger, porter d’autres compétences que la seule diversité. Elles ont des talents nouveaux, recherchés par les Comex et les conseils d’administration, affirme Marie Guillemot, associée, membre du comité exécutif KPMG en France, en charge du développement Grands comptes et Secteurs. Concernant les dirigeantes françaises, le numérique est un domaine avec lequel elles se sentent à l’aise car elles sont compétentes en la matière. »

Augmenter l’usage de modèles prédictifs ou analytiques

Selon l’enquête, plus de 8 dirigeantes françaises sur 10 voient le transformation numérique comme une opportunité. En France, 91 % des femmes dirigeantes, contre une moyenne mondiale de 77 %, envisagent d’augmenter l’usage de modèles prédictifs ou analytiques sur les trois prochaines années. Seuls 45 % des dirigeants français y songent pour leur part. 59 % des femmes dirigeantes estiment que leur entreprise est capable de disputer son secteur d’activité et se sentent à l’aise avec les nouvelles technologies telles que l’intelligence artificielle, la blockchain, la réalité mixte et l’impression 3D.
Marie Guillemot précise que les dirigeantes « perçoivent aussi tout le potentiel que revêtent le digital et les modèles d’intelligence artificielle pour faire grandir leur entreprise. Leur volonté est d’augmenter l’usage de ces modèles prédictifs et de l’IA en s’appuyant sur des modèles d’écosystèmes de startup mais également en se souciant de la qualité et de la sécurité des données, à la fois pour leurs équipes et leurs clients ».

Pour un numérique vivant et « incarné »

Au delà de leur disposition à s’orienter vers du data analytics, Marie Guillemot estime que leur première qualité réside dans leur capacité à communiquer, ce qui leur permet de garder du lien et de fédérer des équipes autour de ces transformations digitales. « Les femmes dirigeantes, davantage que les hommes, n’appréhendent pas le numérique que d’un point de vue technique mais dans sa capacité à modifier les usages, créer de l’efficacité et bâtir le monde de demain. Il s’agit là d’un digital tout à fait vivant et incarné », souligne-t-elle. Si la tendance est plus marquée en France, c’est sans doute, d’après elle, lié au fait que les dirigeantes françaises rejoignant les Comex sont davantage reconnues et représentées sur ces nouvelles compétences digitales, là où dans d’autres pays comme en Asie, les dirigeantes ont une plus grande diversité de rôles.

Les dirigeantes françaises ne comptent pas, par ailleurs, fonder la croissance de leur entreprise uniquement sur les compétences en interne. 76 % d’entre elles (contre 53 % dans le monde) envisagent de collaborer avec des startup innovantes. « Elles sont curieuses et ouvertes sur les écosystèmes et les alliances stratégiques, ce qui repose toujours sur un mode de fonctionnement transverse », déclare Marie Guillemot.

 

Auteur : Patricia Dreidemy