La découverte d’un dispositif espion embarqué sur un ferry reliant l’Italie à la Méditerranée orientale ouvre une nouvelle séquence sensible en matière de cybersécurité et d’ingérence étrangère. Si l’enquête judiciaire débute à peine, les premières informations du parquet soulèvent des interrogations majeures. On fait le point.
Un dispositif discret, intégré au cœur du système informatique
L’affaire débute par un signalement technique inhabituel. Un logiciel espion a été découvert au sein du système informatique d’un ferry italien opérant en Méditerranée. Les premières constatations font état de la présence d’un boîtier électronique dissimulé, connecté à des équipements sensibles du navire, permettant potentiellement la captation de données et de communications internes. Les éléments évoquent l’utilisation d’un mécanisme logiciel permettant une connexion distante au système ciblé (RAT, remote access tool), sans que les enquêteurs ne soient en mesure, à ce stade, d’en identifier précisément la nature ou l’origine.
Saisi du dossier, le parquet confirme le caractère volontaire de l’installation, tout en privilégiant à ce stade une communication extrêmement prudente. « Vous comprendrez que c’est une affaire très grave, couverte par le secret de l’instruction », a déclaré le préfet de police de Paris, Laurent Nuñez, sur France Info. Il rappelle qu’« il y a une enquête judiciaire » en cours, concernant « un navire qui effectue des liaisons internationales ».
La piste d’une ingérence étrangère sérieusement envisagée
Dans ce contexte, la dimension internationale du dossier renforce sa sensibilité. Laurent Nuñez souligne ainsi l’existence de coopérations en cours avec des acteurs extérieurs : « Nous avons des relations avec des partenaires, des services partenaires étrangers sur cette affaire », précise-t-il.
Comme l’a rapporté Le Monde, le préfet de police évoque également « la piste d’une puissance étrangère », sans désigner de pays ni de commanditaire. Une hypothèse lourde de conséquences, qui inscrit cette affaire au croisement des stratégies d’ingérence, du renseignement et de la cybersécurité des infrastructures critiques.
Une tentative d’intrusion caractérisée dans un système de données
Sans entrer dans les détails techniques, Laurent Nuñez confirme toutefois la nature de l’attaque. « Ce que je sais, c’est qu’il y a effectivement des individus qui ont essayé de s’introduire dans un système de traitement de données d’un navire », a-t-il déclaré sur France Info.








