Accueil Juridique Crise d’Atos : l’actionnaire Alix voit sa demande d’expertise rejetée

Crise d’Atos : l’actionnaire Alix voit sa demande d’expertise rejetée

(AFP) – La demande d’expertise d’un actionnaire minoritaire d’Atos, le fonds Alix AM, sur la crise que traverse le groupe informatique a été rejetée jeudi par le Tribunal de commerce de Pontoise, et la société a annoncé qu’elle faisait appel.

Alix AM demandait l’ouverture d’une « expertise de gestion qui permettrait d’examiner les conditions du processus de cession » de Tech Foundations à Daniel Kretinsky, selon le jugement du tribunal, que l’AFP a pu consulter. La branche, qui regroupe les activités historiques d’infogérance du groupe Atos, est l’objet depuis l’été 2023 d’un projet de cession au milliardaire tchèque. Contacté par l’AFP, Atos n’a pas fait de commentaire.

Alix AM conteste néanmoins l’appréciation du tribunal: selon l’avocat du fonds, Me Alexandre Merveille, la demande ne portait pas uniquement sur la question de la cession à M. Kretinsky. « Ce que nous voulons voir expertisé, c’est l’ensemble des décisions prises
depuis l’annonce du plan de transformation en janvier 2022 qui ont conduit Atos au bord de la faillite », a indiqué le cabinet Versini-Campinchi, Merveille et Colin en charge du dossier. Me Merveille a ainsi rappelé l’effondrement du cours de bourse d’Atos, dont les actions ont perdu 60 % de leur valeur depuis début janvier, après avoir dégringolé à partir de 2020.

Dans une lettre envoyée en octobre 2023 aux dirigeants d’Atos, le président d’Alix AM avait déjà critiqué l' »opacité » de la gestion du groupe. Le fonds avait également déposé une plainte contre Atos auprès du Parquet national financier (PNF) pour corruption active et passive en septembre dernier.

Sur la question de sa gestion et de ses difficultés financières, le groupe devra faire face à une mission d’information ouverte par le Sénat, dont les travaux devraient débuter « courant février ».

Lundi, Atos a confirmé que les négociations avec Daniel Kretinsky concernant la vente de Tech Foundations étaient toujours en cours, « sans certitude qu’elles aboutissent à un accord« , une précaution déjà exprimée début janvier.