Accueil Business Composants : La FTC bloque l’acquisition d’Arm par Nvidia

Composants : La FTC bloque l’acquisition d’Arm par Nvidia

Coup de tonnerre dans l’industrie feutrée des semi-conducteurs. La Federal Trade Commission (FTC) américaine a démarré une action en justice début décembre 2021 pour bloquer, encore en 2022, l’acquisition d’Arm par Nvidia annoncée fin 2020, car elle affirme que l’opération nuirait à la concurrence.

La Federal Trade Commission (FTC) a intenté début décembre une action en justice aux Etats-Unis pour bloquer l’acquisition, pour un montant de 40 milliards de dollars, du fondeur britannique Arm par son grand concurrent américain Nvidia. Et pour une très longue durée car le procès intenté par la FTC ne démarrera que le 9 août 2022.

La FTC juge que l’opération portera atteinte à la concurrence sur le marché mondial des semi-conducteurs, comme l’explique Holly Vedova, directrice du Bureau de la concurrence de la FTC : « Les technologies de demain dépendent de la préservation des marchés de puces d’aujourd’hui, compétitifs et à la pointe de la technologie. Cette proposition d’accord fausserait les incitations d’Arm sur les marchés des puces et permettrait à l’entreprise combinée de saper injustement les rivaux de Nvidia. L’action en justice de la FTC devrait envoyer un signal fort indiquant que nous agirons de manière agressive pour protéger nos marchés d’infrastructures critiques contre les fusions verticales illégales qui ont des effets considérables et dommageables sur les innovations futures. »

La FTC a salué le travail de son homologue britannique et de l’UE

Selon la FTC, ce rachat porterait atteinte à la concurrence sur trois marchés mondiaux où Nvidia est en compétition avec des produits basés sur Arm : l’intelligence artificielle pour les voitures, les datacenters et les CPU basés sur Arm pour les fournisseurs de services cloud. Des arguments que conteste Nvidia. Mais un avis partagé par l’homologue britannique de la FTC, qui avait démarré dès l’été 2020 une enquête approfondie concernant cette transaction. La FTC a d’ailleurs salué son travail préliminaire sur le sujet, ainsi que celui de l’Union européenne.

Margrethe Vestager, la commissaire européenne à la Concurrence, a annoncé fin octobre 2021 l’ouverture d’une enquête approfondie sur le possible rachat d’ARM par Nvidia. Cette enquête, est le prolongement de celle entamée cet été par l’organisme britannique de la concurrence (CMA).

« Arm est la « Suisse » de l’industrie des semi-conducteurs »

Arm, un fabricant britannique de semi-conducteurs qui appartient à la société japonaise Softbank Group, ne fournit ni ne commercialise de puces ou de dispositifs informatiques finis. Elle crée et concède sous licence des conceptions et des architectures de microprocesseurs, appelées Arm Processor Technology dans la plainte de la FTC, à d’autres entreprises technologiques, dont Nvidia.

Et la FTC d’expliquer que ces sociétés, à leur tour, s’appuient sur la technologie des processeurs d’Arm pour fabriquer des puces informatiques qui alimentent un large éventail d’appareils informatiques modernes, des smartphones aux tablettes, en passant par les systèmes d’aide à la conduite et les ordinateurs des grands centres de données. Arm fournit également un important soutien et des services connexes. Arm accorde des licences pour sa technologie de processeur en utilisant une approche de licence neutre et ouverte décrite par l’industrie et est souvent surnommée la « Suisse » de l’industrie des semi-conducteurs, selon la plainte de la FTC.