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Renforcer la sécurité cloud en cinq étapes : de l’importance de la sécurité des configurations cloud

Tenable spécialiste de la gestion de l’exposition aux risques cyber, annonce la publication d’une série de cinq commentaires pour explorer les piliers fondamentaux de la sécurité cloud moderne. Chaque billet se concentrera sur un domaine fonctionnel spécifique, allant de la sécurisation des configurations et des identités à la détection des menaces et à la gestion des risques liés à l’IA.

Porté par Bernard Montel, expert cybersécurité chez Tenable, ce premier billet explique comment renforcer la sécurité du cloud en cinq étapes.

Qu’il s’agisse d’une base de données exposée publiquement, de privilèges d’accès excessifs, d’un pare-feu mal paramétré ou encore de conteneurs sans restriction d’accès, les erreurs de configuration, fréquentes dans les environnements cloud, ouvrent grand la porte aux cyberattaques. Les attaquants peuvent exploiter ces failles pour infiltrer votre environnement cloud, détourner des comptes utilisateurs, voler des données… Sans compter que des ressources cloud mal configurées peuvent placer l’entreprise en situation d’infraction réglementaire, souvent suivie d’amendes coûteuses, de sanctions et même parfois de poursuites judiciaires.

Prises séparément, il pourrait sembler simple de corriger la plupart des erreurs de configuration cloud. Laisser un espace de stockage Amazon Web Services (AWS) S3 ouvert à tous sur Internet est inacceptable. Nous sommes tous d’accord. Or les erreurs de configuration sont en tête des menaces identifiées par la Cloud Security Alliance. Et nous le constatons chaque jour, notamment lors de l’analyse de millions de ressources cloud scannées. En moyenne, plus des deux tiers des organisations ont encore un stockage cloud exposé publiquement.

Dans un cloud aux périmètres mouvants et aux composants dynamiques, sécuriser les configurations ne relève plus de la bonne volonté mais bien d’une stratégie rigoureuse et automatisée. Même les plus grandes entreprises, disposant de ressources considérables et d’un personnel très compétent dans les domaines de l’informatique, de la cybersécurité et de la conformité, échouent à sécuriser leurs environnements, souvent faute de visibilité centralisée et de processus outillés. 

Voici cinq bonnes pratiques applicables immédiatement pour renforcer la gestion des configurations cloud :

  1. Centraliser et automatiser la gestion des configurations multi-cloud

La plupart des organisations utilisent plusieurs services de Cloud (approche multi-Cloud) 

Chaque fournisseur de services cloud (CSP) impose ses propres paramètres s’appuyant sur le modèle de sécurité à “responsabilités partagées” (une partie incombe aux CSP l’autre aux entreprises). Il est donc crucial d’adopter une plateforme unifiée de type CNAPP, dotée de capacités CSPM. Ces outils permettent d’appliquer des politiques cohérentes en matière d’accès et de chiffrement, de détecter les erreurs de configuration, de hiérarchiser les risques et de générer des rapports de conformité. Sans cette approche centralisée, la visibilité globale multi-cloud fait défaut, et les vulnérabilités prolifèrent.

  1. Appliquer strictement le principe du moindre privilège

Les identités, humaines ou machines, aux droits excessifs sont des cibles privilégiées pour les attaquants. Une solution CNAPP intégrant un module CIEM doit pouvoir inventorier les identités, cartographier leurs accès, évaluer les risques et restreindre les privilèges au strict nécessaire (least privilege). L’objectif : éviter qu’un identifiant compromis ne serve de levier pour compromettre l’environnement dans son ensemble

  1. Vérifier automatiquement les configurations selon les normes

Les outils CNAPP doivent intégrer le principe de policy-as-code pour automatiser la vérification des politiques et produire des rapports d’audit détaillés. Ils doivent également fournir des actions correctives automatisées et exploitables. Cette approche permet de réduire le bruit des alertes, de prioriser les remédiations et d’améliorer la conformité continue.

  1. Sécuriser les clusters Kubernetes à la racine

La solution Kubernetes (gestionnaire de conteneurs), par sa complexité et son architecture distribuée, est un terrain propice aux erreurs. Une CNAPP efficace doit inclure un module KSPM pour offrir une visibilité contextuelle sur les ressources, contrôler les déploiements, analyser les Chats de Helm et sécuriser les workloads conteneurisés. Sans ces garde-fous, les politiques de sécurité deviennent inapplicables à l’échelle.

  1. Collecter et enrichir les journaux d’activité cloud

Souvent sous-exploités, les journaux d’activité (logs) collectés par les CSP sont essentiels à l’analyse des risques de configuration. Une solution CNAPP doit pouvoir enrichir ces logs de données de sécurité et les analyser en continu, afin de contextualiser les événements, identifier les causes principales et maintenir un haut niveau de conformité et de résilience.

Si une mauvaise gestion des configurations dans un environnement multi-cloud peut accroître considérablement le risque de cyberattaques, cette étape ne peut plus être traitée de manière ponctuelle. Elle doit devenir un pilier stratégique de la sécurité, appuyé par des outils unifiés, une automatisation systématique et une vigilance constante. Les organisations qui tardent à structurer leur approche prennent le risque non seulement d’exposer leurs données, mais aussi de compromettre leur conformité et leur réputation. La sécurisation du cloud commence par une prise de conscience claire : chaque paramètre compte.