À l’occasion du Salon APS 2025 (7–9 octobre, Porte de Versailles – Stand C19), HID publie son rapport annuel PACS 2025 qui met en lumière une mutation profonde du contrôle d’accès physique. L’enquête révèle une double réalité : des infrastructures vieillissantes et cloisonnées, mais aussi une volonté croissante de basculer vers des solutions mobiles, interopérables et intelligentes.
La transformation numérique n’épargne aucun secteur, et celui du contrôle d’accès physique (PACS) en est une illustration frappante. Longtemps perçu comme un domaine essentiellement technique, il est désormais au cœur des enjeux de cybersécurité, de conformité réglementaire et d’expérience utilisateur.
L’enquête PACS 2025 de HID révèle une double réalité : des systèmes encore vieillissants et cloisonnés, mais aussi une volonté croissante de basculer vers des solutions mobiles, interopérables et plus intelligentes.
Des infrastructures en retard sur les besoins
Plus de 40 % des lecteurs et des contrôleurs déployés dans les organisations ont plus de six ans. Les cycles technologiques se raccourcissent et la pression réglementaire s’intensifie, ce retard technologique devient critique et fragilise les politiques de sécurité.
Les décideurs en sont conscients : près de 39 % citent la conformité réglementaire comme un défi majeur. Mais la préoccupation dominante reste la protection contre les failles de sécurité, mentionnée par 78 % des répondants.
En fait, la plupart des systèmes ne sont pas calibrés pour répondre aux menaces hybrides actuelles : cyberattaques ciblant les infrastructures physiques, usurpation d’identifiants ou encore défauts d’interopérabilité entre les environnements IT et sécurité physique.
Moderniser sans tout remplacer : un impératif économique et réglementaire
Mais pour beaucoup d’organisations, la modernisation du contrôle d’accès se heurte à un obstacle majeur : le coût. Selon l’enquête PACS 2025, le budget est identifié comme le premier frein à l’évolution des systèmes. À cela s’ajoutent les craintes liées aux perturbations opérationnelles, ou encore aux questions de compatibilité avec les systèmes existants.
Pourtant, il est possible de pérenniser l’existant tout en le rendant conforme et plus sûr, sans engager un chantier de remplacement complet.
Des approches de mise à niveau progressive permettent de :
- Aligner le système sur les bonnes pratiques et les standards de conformité (NIS2, Architecture Transparente) sans repartir de zéro,
- Renforcer la sécurité en intégrant des identifiants de nouvelle génération,
- Préserver les investissements passés, en capitalisant sur les infrastructures déjà en place.
« Mettre votre système en conformité ne signifie pas nécessairement le changer. Il existe des solutions pour prolonger la durée de vie des équipements tout en leur donnant les fonctionnalités attendues de la nouvelle génération. » explique Steven Commander, Directeur Consultants et Régulations HID – ASSA ABLOY
La mobilité, moteur de transformation
Parmi les grandes tendances, L’accès mobile s’impose comme le levier de transformation le plus structurant : 69 % des répondants considèrent qu’il aura le plus grand impact sur leurs systèmes d’ici peu. Les motivations sont claires :
- 54 % veulent améliorer l’expérience utilisateur,
- 46 % recherchent une gestion des identifiants plus efficace,
- 38 % visent une sécurité accrue.
Cette dynamique se reflète déjà dans les projets puisque 61 % des organisations prévoient une mise à niveau vers des lecteurs compatibles smartphones dans les trois prochaines années. L’intégration d’identifiants dans le wallet mobile s’impose progressivement comme un standard attendu, simplifiant à la fois l’usage et le déploiement.
Au-delà de la commodité, cette évolution incarne une logique de convergence : le smartphone devient la clé universelle, combinant identité physique et numérique.
Vers un contrôle d’accès interopérable et intelligent
Lorsqu’on interroge les décideurs sur les caractéristiques d’un futur système de contrôle d’accès, trois priorités dominent :
. 60 % demandent des technologies basées sur des normes ouvertes pour garantir l’interopérabilité,
- 54 % priorisent la facilité d’utilisation,
- 46 % souhaitent des solutions mobiles.
Ces attentes confirment que la logique de silos touche à sa fin. Les systèmes PACS de nouvelle génération doivent pouvoir dialoguer avec les infrastructures IT, les solutions de gestion des identités, mais aussi avec les autres briques de sécurité : vidéosurveillance, systèmes d’alarme ou outils de gestion des bâtiments.
Durabilité et smart buildings : vers un contrôle d’accès responsable et intégré
La modernisation du PACS ne se limite pas à la sécurité et à l’expérience utilisateur. 38 % des décideurs estiment que la durabilité sera une tendance clé du secteur dans les prochaines années. Les nouveaux systèmes doivent ainsi contribuer à la réduction de l’empreinte carbone, en intégrant par exemple des matériels à faible consommation énergétique ou en optimisant l’usage des espaces.
Dans le même esprit, près d’un quart des répondants citent les solutions d’économie d’énergie comme un facteur déterminant. Le contrôle d’accès devient alors un levier d’efficacité énergétique : gestion dynamique de l’éclairage, du chauffage ou des ascenseurs en fonction des flux d’occupation.
Enfin, le PACS s’inscrit pleinement dans l’écosystème des smart buildings. 23 % des organisations placent les applications d’expérience en milieu de travail parmi les priorités d’avenir (page 59). Loin de se limiter à « ouvrir des portes », l’accès physique devient une brique intégrée du bâtiment connecté, capable d’améliorer la fluidité des parcours utilisateurs et de renforcer la durabilité des infrastructures.
L’intelligence artificielle : prudence et exploration
L’IA s’invite logiquement dans le débat : 46 % des organisations envisagent de l’intégrer à leurs solutions PACS. Les usages les plus cités concernent l’automatisation de tâches chronophages, l’amélioration des capacités d’analyse et le renforcement de la conformité.
Mais la prudence reste de mise. Une part significative des répondants exprime son incertitude sur les bénéfices réels, preuve que le marché en est encore à une phase exploratoire.
Une fonction stratégique au cœur de la cybersécurité
Le contrôle d’accès physique sort de son périmètre traditionnel pour devenir un pilier des stratégies globales de cybersécurité et de gestion des identités.
Loin d’être un simple outil de gestion des entrées, il conditionne aujourd’hui la résilience des organisations. Il participe à la continuité d’activité, à la conformité réglementaire et à la protection des données sensibles.
En France comme ailleurs, la demande croissante pour des solutions interopérables, mobiles et centrées sur l’expérience traduit une maturité accrue du marché et une volonté d’aligner la sécurité physique avec les standards IT.
Conclusion
2025 marque un tournant. Les entreprises ne peuvent plus se contenter de systèmes en fin de vie, ni de solutions incapables de répondre aux défis hybrides. Le mouvement est lancé : la mobilité devient un standard, l’interopérabilité une exigence, et la convergence avec la cybersécurité une évidence. Le contrôle d’accès est désormais une fonction stratégique, capable de renforcer la confiance, la fluidité et la conformité des organisations à l’ère numérique.
L’enquête HID PACS 2025 s’appuie sur les réponses de professionnels de la sécurité, de l’IT et de la gestion des bâtiments, principalement basés en France, issus de secteurs variés allant du public au privé (gouvernement, éducation, finance, industrie, santé, retail).