Signée par Gabriel Ferreira, Director, Systems Engineering de Pure Storage France
Les récents changements de politique de licences de VMware, consécutifs à son rachat par Broadcom, ont ravivé le débat sur les solutions alternatives à la virtualisation traditionnelle. Selon une étude menée en 2024 par le fournisseur américain de support Rimini Street auprès de 110 clients de VMware, la quasi-totalité des entreprises interrogées (98 %) utilisent déjà, envisagent ou prévoient d’adopter d’autres options pour au moins une partie de leurs environnements virtualisés. Un paradoxe, pourtant : 79 % d’entre elles estiment que leurs licences VMware actuelles répondent encore pleinement à leurs besoins opérationnels.
Le remplacement de Broadcom des licences perpétuelles VMware par un modèle d’abonnement et le regroupement de produits VMware dans un portefeuille pourrait ne pas convenir à tout le monde. Il n’est donc pas surprenant que certaines entreprises évaluent d’autres alternatives. Toutefois, le changement n’est pas anodin, en particulier en matière de gestion, stockage et protection des données pour ces machines virtuelles.
Des alternatives crédibles émergent-elles ?
En général, les options se résument à rester avec VMware tout en atténuant l’augmentation des coûts par des gains d’efficacité ailleurs, ou à migrer tout ou une partie des charges de travail VM hors de VMware.
Les alternatives à VMware comprennent le passage à un autre hyperviseur, l’exécution des charges de travail VM dans Kubernetes (conteneurisées ou non), ou leur migration vers le cloud. La conteneurisation est une alternative solide à la virtualisation de serveurs. Dans ce cadre, l’outil open-source KubeVirt offre un environnement où les développeurs peuvent construire des applications en conteneurs et en machines virtuelles en parallèle et permet d’orchestrer des VM avec Kubernetes.
Les avantages comprennent des coûts de licence inférieurs et le fait que la conteneurisation est adaptée aux applications cloud-native pouvant fonctionner à la fois sur site et dans le cloud. À cela s’ajoutent les avantages de rapidité de déploiement et de montée en charge qu’offrent les conteneurs.
Le stockage a longtemps été un défi avec les conteneurs, comme ils ont été conçus à l’origine sans état. Cependant, il existe aujourd’hui des solutions de stockage et de protection des données très matures pour les workloads Kubernetes, tant pour les conteneurs que pour les VM.
L’élément clé ici est de rechercher un fournisseur proposant une plateforme de gestion des données conçue pour Kubernetes, offrant nativement stockage, protection des données et orchestration dans cet environnement. La capacité à prendre en charge KubeVirt à grande échelle est importante dans les scénarios évoqués ici.
Peser le pour et le contre de la migration
Avec toutes les options disponibles, le passage à une autre solution peut présenter de nombreux avantages potentiels. Ceux-ci concernent principalement la réduction des coûts de licence sur des plateformes alternatives, mais il est essentiel de prendre en compte quelques autres aspects clés. Il s’agit notamment de la gestion des compétences de l’organisation lors de la transition vers un nouvel environnement, de l’intégration des dépendances existantes avec une nouvelle couche de virtualisation (telles que la sauvegarde, le stockage, le réseau, etc), de la capacité du matériel existant à supporter l’environnement cible, et enfin, le coût de la migration lui-même.
Quelle que soit la voie choisie, les entreprises devront prendre en compte la charge de gestion, le stockage, la protection des données et le coût des alternatives à VMware avant de prendre une décision.
Aucun plan ne tient sans une stratégie de stockage solide
Que vous restiez avec VMware ou que vous passiez à une autre plateforme, votre stockage doit être à la hauteur pour éviter les problèmes de performance. Les workloads VM exigent un stockage performant, capable d’absorber de fortes charges, qu’elles soient aléatoires ou séquentielles.
Le stockage flash est essentiel pour la plupart des configurations virtualisées, car il est bien adapté à ces exigences d’E/S, mais il doit également être désagrégé de la couche de calcul. La capacité à faire évoluer indépendamment la puissance de calcul et la capacité de stockage à mesure que les volumes de données augmentent est non seulement très utile et économique, mais elle permet aussi d’utiliser les mêmes systèmes de stockage avec plusieurs solutions de virtualisation ou de conteneurisation en même temps.
Étant donné que les charges de travail VM vont de tâches à E/S aléatoires intensives (comme l’IA et les transactions) à des tâches plus séquentielles, le stockage 100 % flash est le plus adapté grâce à ses performances, sa densité et sa fiabilité supérieures aux autres options. Idéalement, il est préférable de choisir un fournisseur offrant des options allant des performances ultra-élevées aux solutions économiques et haute densité comme le flash QLC.
Panorama du marché de la virtualisation
Les entreprises en quête d’une alternative à VMware peuvent envisager la migration vers un autre hyperviseur ou faire le choix de la conteneurisation. Quelle que soit la trajectoire retenue, les gains potentiels sont réels, mais la transition doit être menée avec prudence : le nouvel environnement doit s’intégrer harmonieusement aux systèmes existants, qu’il s’agisse de la sauvegarde, du stockage ou d’autres composantes critiques de l’infrastructure. À mesure que ces organisations déploient des solutions capables de coexister avec VMware, il devient essentiel de miser sur la flexibilité et la simplicité d’exploitation, afin de limiter la complexité et les coûts liés à la gestion de plusieurs plateformes en parallèle.
 
                 
                             
            







