La transition vers la mobilité électrique franchit un nouveau cap en Europe. Alors que la concurrence s’intensifie et que les objectifs climatiques de l’Union européenne se précisent, les grands constructeurs multiplient les annonces de production locale. Toyota vient ainsi de confirmer que son premier véhicule 100 % électrique sortira de son usine en République tchèque, un signal qui confirme l’ancrage industriel du secteur sur le continent.
Pour Daniela Simões, PDG et cofondatrice de miio, cette stratégie d’implantation en Europe dépasse le simple argument du “fabriqué en Europe”. Elle y voit un levier de compétitivité, de résilience des chaînes d’approvisionnement et d’accélération de la transition énergétique :
« L’annonce de Toyota concernant la production de son premier véhicule 100 % électrique en République Tchèque s’inscrit dans une dynamique déjà amorcée par le constructeur japonais. En France, le succès de la Yaris Cross hybride, fabriquée à Onnaing dans le Nord et voiture la plus produite en 2024, illustrait déjà tout l’intérêt d’une production locale. Dans le même esprit, l’américain Tesla avec son usine en périphérie de Berlin ou le sud-coréen Kia implanté en Slovaquie confirment que les constructeurs internationaux font désormais de l’électrique un pilier industriel en Europe.
Produire en Europe n’est pas seulement un moyen de réduire les frais liés au transport en limitant les importations ou de valoriser le label “Made in Europe”. C’est aussi l’assurance pour les industriels de sécuriser leurs chaînes d’approvisionnement face aux bouleversements mondiaux, de s’adapter plus rapidement aux réglementations européennes et de renforcer les liens avec les écosystèmes locaux en générant de l’emploi et de la valeur industrielle. C’est un choix stratégique qui permet de gagner en compétitivité, de soutenir les objectifs climatiques de l’Union européenne et d’offrir aux consommateurs une gamme de véhicules plus large et plus accessible sur le long terme.
Cependant, ces initiatives industrielles n’auront un réel impact que si elles s’accompagnent d’un développement cohérent et durable de l’infrastructure de recharge. En France, plus de 174 000 bornes publiques sont désormais accessibles selon le dernier baromètre de l’Avere, un chiffre en constante progression mais encore loin de l’ambition nationale d’atteindre 400 000 points de recharge d’ici 2030. Ce progrès est donc une condition indispensable pour à la fois accélérer la transition énergétique sur le continent et répondre aux besoins des conducteurs. »
Désormais, les multiples déclaration de production électrique en Europe ne relèvent plus d’un simple effet d’annonce. Reste que la réussite de ce virage suppose, de la part des territoires et des opérateurs, une accélération décisive du déploiement des infrastructures de recharge, condition indispensable pour transformer l’engouement industriel en véritable accélération du marché de l’électromobilité.