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Le digital est déjà là, dans le quotidien des seniors

Comme pour le reste de la population, le digital prend de plus en plus de place dans le quotidien des seniors. Que ce soit via l’utilisation d’objets connectés (smartphones, téléviseurs, tablettes …) ou à cause de la nécessité d’utiliser de plus en plus de services en ligne (cartes d’identité, cartes grises, impôts, banque…), l’obligation de « s’y mettre » est bien là.

Cela dit, il ne faut pas ignorer ce qu’on appelle la fracture numérique. Les plus de 70-75 ans sont beaucoup moins connectés que le reste de la population en France et cela n’est pas sans causer des difficultés à ces personnes qui se sentent dépassées et isolées de ce monde digital.

Le digital et les seniors : un rapprochement qui prend de plus en plus sens

Les solutions à cette déconnexion sont de divers ordres. Comme toujours, les aidants familiaux sont très présents et certainement sollicités pour de l’aide à effectuer des démarches ou du « dépannage » sur ordinateur.

De nombreuses associations ou d’entreprises œuvrent à former les seniors au numérique et / ou assister les personnes âgées dans leurs démarches nécessitant l’utilisation d’Internet. Et enfin, certains fabricants de matériel se spécialisent dans la conception d’objets dédiés aux seniors et d’autres se situent dans l’optique du design pour tous afin de rendre les innovations plus accessibles à tous.

En ce qui nous concerne, les articles phares de notre boutique en ligne Facilavi, dans le domaine du numérique sont les smartphones, les tablettes pour seniors et certains jeux à faire sur tablette ou ordinateur.

Ces articles sont adaptés à un usage par les seniors.

Favoriser l’adaptation des seniors à la technologie

Il faut répondre aux différentes difficultés que peuvent rencontrer certains seniors au cours de leur avancée en âge. Une personne donnée ne va pas souvent cumuler toutes ces difficultés mais les objets doivent pouvoir convenir au plus grand nombre. L’acuité visuelle, l’acuité auditive, la facilité de préhension, la rapidité évoluent avec l’âge et les objets doivent être « tolérants » et adaptés.

Les interfaces physiques sont adaptées : espacement plus grand des zones à cliquer, par exemple. Les couleurs sont choisies de façon à ce que les contrastes soient bien nets. De base, les caractères sont assez gros et le réglage de la taille des textes est simple à réaliser. Il en est de même pour le réglage du volume sonore. Et pour ce qui est spécifique du numérique, les menus sont simplifiés et adaptés à des grands débutants avec parfois, plusieurs niveaux possibles pour ne pas rebuter les personnes déjà un peu expérimentées.

Cependant, nous allons toucher toute la difficulté du marketing des seniors : qui sont-ils, quel âge ont-ils ? On ne peut pas comparer, surtout dans le domaine de l’utilisation du numérique, un senior à peine retraité qui a exercé toute sa vie dans des domaines technologiques et une personne âgée qui n’a jamais touché un ordinateur.
Les produits adaptés s’adressent surtout aux deuxièmes ou aux personnes ayant des connaissances intermédiaires.

Le digital est déjà là, dans le quotidien des seniors, plus ou moins. Les téléviseurs sont connectés, les voitures avec GPS intégrés sont connectées.
C’est parfois à l’occasion d’un cadeau qu’une personne âgée va se retrouver avec un objet qu’elle apprendra à utiliser avec l’aide de ses proches, au début, puis toute seule.

De toute façon, à long terme, les seniors qui auront été connectés plus tôt dans leur vie continueront de l’être. L’évolution va suivre les tendances majeures de notre société, avec parfois de petits retards. Les produits grands publics pour seniors seront de moins en moins spécifiques mais avec une grande exigence en matière d’ergonomie.

L’innovation technologique : un vecteur d’évolution pour la Silver Economie

On voit émerger beaucoup de projets et de start-ups qui visent une utilisation par les personnes en perte d’autonomie. Mais ce sont plutôt des produits pour assurer la sécurité des seniors, capteurs d’activité, notamment ou des matériels qui peuvent simplifier l’accompagnement pour les aidants familiaux ou professionnels. Le verre connecté, par exemple, permettra au personnel d’un EHPAD (établissement pour personnes âgées dépendantes) de vérifier que les résidents ont bien bu assez dans la journée et qu’ils ne risquent pas la déshydratation ou alertera si une personne n’a pas bu suffisamment.

Concernant ces produits innovants, certains projets me paraissent très valables, d’autres beaucoup moins. Certains moutons à 5 pattes ne rencontreront pas leur marché faute d’une acceptabilité par les seniors.
Pour les seniors autonomes, ce qui me paraît le plus intéressant et qui emporte l’adhésion des seniors, ce sont les matériels qui les aident à « rester dans le coup » et à pouvoir communiquer de façon autonome avec leurs proches, notamment leurs petits-enfants. En fait, ce sont les moyens technologiques qui remettent de la présence, soit-elle virtuelle, auprès des personnes âgées.

Pour les personnes en perte d’autonomie, c’est une autre affaire. De nombreux concepts sont à l’étude. Certains verront le jour, d’autres ne tiendront que peu de temps sur le marché. Il faut aussi trouver le modèle économique et le financement de ces matériels. C’est un équilibre difficile à trouver.

Les risques existent, et les questions se posent malgré tout

Au sujet de ces innovations technologiques, plus que le risques des ondes électromagnétiques dans lesquels nous baignons tous, seniors compris, c’est le problème lié au respect de la vie privée qui se pose.

Il se pose pour chacun d’entre nous qui utilisons des objets connectés mais il est encore plus aigu pour des seniors pas forcément informés des risques sur leur vie privée ou auxquels on n’aura pas demandé leur consentement sous prétexte qu’ils perdent leur autonomie. La problématique du consentement des personnes âgées est très complexe et demande du temps, de l’explication et de la considération humaine. Il est difficile de trouver le produit idéal. Pour ma part, je n’ai pas d’idée de produit spécifique mais le produit idéal est celui qui est inclusif pour les seniors et qui permet de respecter leur liberté de choix.

A propos de l’auteur

Benoite Lavaux est la fondatrice de Facilavi. (https://www.facilavi.com/) Après une formation scientifique généraliste à dominante mécanique, Benoite Lavaux exerce différents métiers dans le secteur de l’électronique automobile (autoradios et systèmes de navigation, GPS). Tour à tour, ingénieure de développement en mécanique, responsable de projet complet (animation d’une équipe pluridisciplinaire pour créer de nouveaux produits), cheffe de service aux méthodes, aux achats puis directrice des achats, elle a eu l’occasion d’expérimenter les exigences du monde de la sous-traitance automobile.

« La crise de 2008 et ses plans sociaux ont représenté, pour moi, l’opportunité d’aller explorer un domaine totalement nouveau : la vente sur Internet de matériel pour les seniors. Il s’en est suivi la création de Facilavi en 2010. »

L’insertion dans la Silver Economie, une histoire de déclic

« L’idée de travailler pour les seniors est arrivée petit à petit. Avec la canicule de 2003, mon mari et moi avons pris soin d’une grande tante. Elle a eu le parcours classique des personnes qui perdent leur autonomie : hospitalisation, chute, impossibilité de rentrer chez elle et entrée en EHPAD.
Nous nous sommes alors rendu compte que nombres d’objets, une télécommande de téléviseur, par exemple, n’étaient pas adaptés aux personnes âgées et qu’il n’était pas si facile d’en trouver. C’est aussi dans cette période que mes parents se sont également retrouvés aidants familiaux.

Ces événements se sont produits à un moment où j’avais besoin de donner plus de sens à ma vie professionnelle.

La création d’un e-commerce pour les seniors représentait, pour moi, un bon équilibre entre une activité avec un fond technique, pleinement intégrée dans le monde numérique actuel et qui ait également du sens, une utilité sociale. »