Parcourir l’Europe en voiture électrique n’est plus un pari aussi risqué. En huit jours, miio a mené un trajet de 5 500 kilomètres de route, traversant quatre pays et effectuant 32 recharges sans accroc.
miio, start-up spécialiste de la mobilité électrique, a récemment réalisé un trajet aller-retour du Portugal à l’Allemagne, en passant par l’Espagne et la France, et ce en 100 % électrique. Sa propre application, qui recense plus de 500 000 bornes de recharge à travers l’Europe, lui a permis de planifier l’ensemble du parcours et de gérer les arrêts nécessaires, en identifiant en temps réel les bornes de recharge disponibles.
L’électrique joue dans la cour du thermique
Au cours du périple, le véhicule électrique a affiché une consommation moyenne de 18,8 kWh/100 km à 120 km/h, pour une vitesse moyenne de 86 km/h, péages et circulation inclus. Avec une autonomie d’environ 400 km, il a parcouru jusqu’à 800 km par jour, avec une simple pause déjeuner pour recharger.
Près de 600 kg de CO₂ évités et un coût total de 704,54 € pour la recharge, soit moins qu’un véhicule essence (estimé à 741,80 € pour le même trajet selon ViaMichelin).
Les pauses recharge, intégrées aux arrêts habituels, ont permis de maintenir un rythme similaire à celui d’un véhicule thermique, confirmant la maturité et la rentabilité des longs trajets en électrique.
Un réseau de recharge en progression, mais encore contrasté
Le trajet a montré les avancées du réseau européen de recharge, tout en soulignant des disparités selon les pays. En France, la couverture s’est nettement renforcée ces dernières années, notamment grâce au déploiement de bornes rapides sur les grands axes. Certaines zones restent toutefois moins bien desservies, et la disponibilité réelle des bornes peut varier en raison de problèmes de maintenance ou d’accès. En Espagne, le réseau se densifie mais demeure irrégulier. Au Portugal, le déploiement sur autoroute avance lentement, et en Allemagne, les infrastructures sont nombreuses, mais leur répartition sur le territoire reste inégale.
Le voyage a également permis d’observer l’évolution du système Autocharge, qui simplifie la recharge en lançant directement la session, sans nécessiter de cartes physiques ou de manipulation supplémentaire. Si cette technologie progresse donc rapidement, on rappelle qu’elle reste encore limitée à certains réseaux et marques de véhicules.
« L’électrique est parfois encore associé à une autonomie limitée, pourtant les longs trajets sont déjà une réalité. Pour accélérer la confiance et l’adoption, il faut donc plus d’exemples concrets et inspirants », déclare Daniela Simões, CEO et cofondatrice de miio. « Ce road trip n’était pas seulement une démonstration technique, c’était aussi un moyen de confirmer notre mission sur le terrain : rendre l’expérience de la recharge électrique simple et homogène dans toute l’Europe. »
Le voyage a été mené au volant d’une Opel Grandland GS Electric de 213 chevaux, dotée d’une batterie de 73 kWh. Il a débuté à Lisbonne le 4 septembre pour un périple européen de huit jours, en passant par Lisbonne, Palencia, Périgueux, Besançon et Munich, avant un retour via Valence, Saragosse et Lisbonne le 12 septembre.