Accueil Politique Chine : l’ambassadeur d’Allemagne s’alarme du blocage du web

Chine : l’ambassadeur d’Allemagne s’alarme du blocage du web

Pékin, 16 oct 2017 (AFP) – Le blocage intermittent de WhatsApp en Chine et
une éventuelle interdiction des logiciels permettant de contourner le blocage des sites étrangers inquiètent les firmes internationales, a indiqué lundi l’ambassadeur d’Allemagne dans le pays.

Le Parti communiste chinois (PCC) au pouvoir impose un strict contrôle
d’internet: les contenus considérés comme sensibles sont effacés et des
plateformes occidentales (dont Instagram, Facebook ou YouTube) sont rendues
inaccessibles. Cette censure pèse notamment sur l’activité des compagnies étrangères présentes dans le pays asiatique.
De nombreux particuliers et entreprises utilisent cependant des « réseaux privés virtuels » (VPN), des logiciels permettant de contourner le blocage des sites, et jusqu’ici facilement accessibles et téléchargeables depuis la Chine. Mais Pékin commence à resserrer son étau sur ces programmes. Leurs concepteurs doivent désormais obtenir des autorisations officielles du gouvernement. Et les inquiétudes montent quant à une possible interdiction pure et simple.
« Il serait difficile, voire quasiment impossible pour les particuliers et les entreprises de communiquer sur internet de façon sécurisée et confidentielle » si une telle politique était mise en œuvre, a indiqué lundi l’ambassadeur allemand Michael Clauss dans un communiqué. « Si la communication numérique était étouffée, cela pourrait avoir des effets préjudiciables sur les relations entre la Chine et le monde extérieur, y compris l’Allemagne. » L’important congrès quinquennal du PCC, qui débute ce mercredi à Pékin, devrait indiquer si la Chine « compte poursuivre son ouverture ou non« , a estimé M. Clauss.
Le blocage intermittent de l’application de messagerie WhatsApp en aval de cette grand-messe du Parti communiste provoque également une « inquiétude croissante » au sein des milieux d’affaires étrangers, selon l’ambassadeur
d’Allemagne. La Chine a par ailleurs adopté en juin une vaste loi sur la cybersécurité, qui impose notamment aux compagnies de stocker les données de leurs utilisateurs sur le sol chinois – une disposition qui inquiète les chambres
de commerce occidentales. « Nos intérêts économiques et politiques convergents nous rapprochent (de la Chine), mais cette tendance pourrait ne pas être durable si des contrôles excessifs de l’internet nous divisent« , a averti Michael Clauss.