Accueil Services Cheops Technology dévoile son ambitieux plan stratégique jusqu’en 2030

Cheops Technology dévoile son ambitieux plan stratégique jusqu’en 2030

Le 2 octobre, Cheops a annoncé le rachat de Solutions-Data, basée à Toulouse, Bordeaux et  Lyon. La convention annuelle venait de se terminer. : « tout le monde est reparti bourré d’énergie pour dérouler le plan 2030 », nous annonce Nicolas Leroy-Fleuriot, PDG de Cheops Technology. Création d’entités dédiées à la cyberdéfense et au HPC, accélération de la feuille de route de R&D, renforcement de sa stratégie RSE… Le groupe, qui fait partie des leaders du cloud en France, a tracé les grands axes de son développement pour les sept prochaines années.

La page de la cession avortée est définitivement tournée. Annoncée fin 2021, la vente de Cheops Technology à deux fonds d’investissement pour 180 millions d’euros, selon Les Echos, capotera quelques mois après. Le deal est cassé moyennant un dédit de 5 millions d’euros. « L’offre m’est parvenue à la fin de la troisième période de confinement en pleine crise sanitaire alors que j’éprouvais une forme de lassitude, se souvient Nicolas Leroy-Fleuriot, PDG fondateur de Cheops Technology. La société n’était tpas vraiment à vendre. »

Après une « dépression d’entrepreneur post-vente»confie-t-il, le dirigeant a repris en main le groupe qu’il a fondé en 2004 et remis « son organisation d’équerre ». Pour bien indiquer qu’il s’inscrit sur le long terme, Nicolas Leroy-Fleuriot déroule  le plan stratégique qu’il a rédigé fin 2022 et annoncé lors . Baptisé Horizon 2030, il doit guider le développement du groupe pour les sept prochaines années.

 

Fusion de divisions et création d’entités

Le spécialiste du cloud souverain fait tout d’abord évoluer son organisation. Première décision : les divisions des infrastructures IT et celle dédiée aux réseaux, à la sécurité et aux communications unifiées fusionnent. Un rapprochement naturel pour le dirigeant. « aujourd’hui Il n’y pas d’infrastructures sans réseaux. Ces deniers conditionnent le respect des plus hauts niveaux de disponibilité. »

Cheops Cyberdéfense regroupe les experts cyber des différentes entités en France et de filiale suisse DFi Service

 

Par ailleurs, le groupe a créé, le 1er mai, la division Cheops Cyberdéfense qui regroupe les experts cyber jusqu’alors répartis dans les différentes entités en France et au sein de filiale suisse DFi Service. Dirigée par Jérémy Voisin, ancien Chief Information Security Officer (CISO) de DFi Service, elle comprend un effectif de 75 personnes et devrait atteindre une centaine de collaborateurs d’ici la fin de l’année.

Avec des ressources ainsi mutualisées, la nouvelle division proposera des prestations de pentest et d’intégration de solutions éditées par les ténors du secteur comme Fortinet ou Checkpoint. Par ailleurs, le SOC (Security Operations Center, Centre des opérations de sécurité français) basculera sur le SOC suisse, conçu sur Elastic «baptisé CyberPatriot®, il est plus moderne et plus performant ». A terme, Cheops Cyberdéfense est appelée à devenir un spin-off et gagner en autonomie.

Cheops Technology prévoit une autre création l’année prochaine. Il s’agira cette fois d’une entité dédiée au calcul haute performance ou HPC (high performance computing). Opérée par la division infrastructures, elle proposera des solutions on-premise et de « HPC as a service », en s’appuyant notamment sur son partenariat avec Hewlett Packard Enterprise (HPE).

Certification SecNumCloud en 2024

Deuxième objectif du plan : accélérer l’innovation. A titre d’exemple, Cheops Technology a présenté début avril, lors du dernier Forum International de la Cybersécurité (FIC) de Lille, Mail in France, une solution souveraine d’espace collaboratif. Cette suite comprend une messagerie, un module de chat, un espace de stockage (drive) et la visioconférence.

Mail in France cîble entre autres, les acteurs publics dont les collectivités locales

« Il ne s’agit pas désarçonner l’utilisateur en révolutionnant l’expérience client, explique Nicolas Leroy-Fleuriot. Pour envoyer des mails, il utilise l’interface d’Outlook, seul le back office change ». Avec cette offre souveraine, Cheops Technology vise, entre autres, les acteurs publics dont les collectivités locales. Les premiers contrats sont annoncés d’ici la fin de l’année.

Cette solution Mail in France sera la première certifiée SecNumCloud. Déjà certifié, ISO 20000, ISO 27001, ISAE3402 et HDS (Hébergement de données de santé), le groupe doit obtenir, en 2024, cette qualification de l’ANSSI (Agence nationale de la sécurité des systèmes d’information) qui distingue les prestataires de services cloud.

 

Réduction de l’empreinte carbone

L’innovation est aussi mise à profit pour réduire l’empreinte carbone de ses cinq datacenters en France (Bordeaux, Paris) et trois en Suisse. Le groupe a déjà pris des mesures permettant de diminuer leur consommation énergétique comme le free cooling qui consiste, l’automne et l’hiver, à utiliser l’air extérieur la nuit pour refroidir les serveurs. LE PUE (Power Usage Effectiveness), principal indice d’efficacité énergétique, est ainsi passé de 1,5 à 1,1.

Cheops Technology veut aller encore plus loin en expérimentant dans son datacenter de Bordeaux la technique dite du refroidissement à bain d’huile qui consiste, comme son nom l’indique, à refroidir les serveurs en les immergeant dans des bacs d’une huile spéciale.

Automatisation et intelligence artificielle

Cheops Technology va également aller chercher l’innovation à l’extérieur et notamment auprès de son partenaire HPE. Le groupe expérimente actuellement la nouvelle offre Greenlake Private Cloud Enterprise (PCE). Cette solution de cloud privé automatisé qui permet d’étendre le modèle d’exploitation cloud à toutes les applications et données.

Cheops Technology regarde, par ailleurs, avec intérêt le rachat de HPE, en mars, d’OpsRamp, un éditeur américain qui propose une solution de gestion des opérations IT (ITOM) et viendra étoffer l’offre Greenlake. Basée sur l’intelligence artificielle, la plateforme gère et supervise l’infrastructure informatique, les ressources cloud, les charges de travail et les applications pour les environnements hybrides et multicloud, y compris ceux des hyperscalers.

Plus généralement, Cheops Technology entend profiter de la généralisation de l’IA qui pourra, selon Nicolas Leroy-Fleuriot, apporter « une aide précieuse dans le diagnostic et la résolution de pannes ». Pour ses infrastructures de Datacenter, le groupe étudie, par ailleurs, la possibilité d’intégrer des environnements de Nutanix, spécialiste de la virtualisation et de l’hyperconvergence, comme alternative au tout VMware.

Renforcement de la stratégie RSE

Dans la cadre de sa politique de marque employeur, Cheops Technology étoffe sa stratégie RSE. « Nous l’avons initiée bien avant que la RSE soit devenue un phénomène de mode », tient à préciser son dirigeant. En termes de grille de rémunérations, il souhaite qu’aucun salaire dans le groupe ne soit inférieur à 2 500 euros mensuel pour le personnel administratif comme technique.

Il rappelle, par ailleurs, que les collaborateurs du siège social bénéficient d’un restaurant bio, d’une salle de sport associée à4 heures de coaching sportif par semaine, d’une salle de sieste, d’une salle de jeu complète ou de la possibilité d’emmener au bureau leur animal de compagnie (« pets at work »). Un programme qui sera étendu aux 13 agences. Pour mener à bien ce dossier, Mathilde Yvelain, jusqu’alors responsable marketing a été nommée, en avril dernier, responsable RSE.

Fervent défenseur de la biodiversité et de la protection animale, Nicolas Leroy-Fleuriot a aussi initié le programme Triple One qui voit Cheops Technology octroyer jusqu’à 1% de sa marge opérationnelle, 1% du temps des collaborateurs volontaires et 1% de sa puissance cloud en faveur d’associations œuvrant dans ce domaine. Le groupe a entre autres financé la nouvelle salle de chirurgie du centre de soins de la Ligue pour la Protection des Oiseaux (LPO) d’Audenge. Il soutient aussi La Halte 33 qui héberge des SDF et leurs chiens et a supporté financièrement la SPA cet été alors que les refuges étaient hélas saturés.

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Propos recueillis par Jean Kaminsky et Xavier Biseul

Rédaction Xavier Biseul