L’association Social Builder entreprend un chantier d’ampleur, qui va s’étendre sur cinq années : ouvrir à 15 000 femmes en reconversion les métiers du numérique dans le BIM (« Building Information Modeling »), l’industrie du futur et la cybersécurité.
C’est au moment du lancement de la Semaine du Numérique de France Travail, le 22 janvier dernier, qu’a été officialisé le partenariat de Social Builder avec France Travail autour de FEMA (Féminisons les métiers d’avenir). Depuis un an déjà, l’association travaille sur ce projet avec France Travail et l’APEC.
« Partant du constat qu’un grand nombre de métiers sont en train de se transformer grâce aux technologies du numérique, nous nous sommes dit que nous pouvions mettre notre savoir-faire dans l’accompagnement de la féminisation des métiers du numérique au service d’autres secteurs fortement digitalisés que celui du numérique », confie à Solutions Numériques Fanny Serre, déléguée générale adjointe de Social Builder.
« Dans le domaine de la construction et du bâtiment par exemple, un nombre incalculable de métiers s’appuient désormais sur des technologies digitales. Ils vont du design des bâtiments jusqu’à la gestion des bâtiments, de leurs flux de chaleur, de leur cycle de vie… ».
12 évènements sur les territoires durant les cinq années du projet
Social Builder s’est beaucoup appuyé sur les études réalisées dans le cadre du programme d’investissement dans les filières d’avenir France 2030 pour choisir ces trois secteurs. « Nous avons effectué toute une analyse qui nous a permis de réaliser que les métiers d’avenir en forte tension et en forte transformation numérique sont également des métiers peu féminisés », affirme la déléguée.
Mené en consortium avec les Campus des métiers et des qualifications d’excellence, FEMA implique l’ensemble de l’écosystème, du Medef à l’UIMM, en passant par le Campus Cyber et différentes fédérations professionnelles et entreprises. FEMA prévoit une douzaine d’événements sur les territoires durant les cinq années du projet dans un format proche des forums « Osez la tech » de Social Builder. « Chacun permettra à 200 à 300 femmes de vivre une immersion totale dans les métiers d’un secteur, afin de les attirer vers ces carrières et de leur donner envie d’aller plus loin », confie Fanny Serre. Un événement national de grande ampleur est également prévu en région parisienne durant la deuxième moitié de 2025.
Sensibiliser puis accompagner
« La première brique de FEMA sera de sensibiliser 30 000 femmes actives (ndlr : en poste ou en recherche d’emploi), déclare Fanny Serre. La seconde sera d’accompagner les femmes intéressées, afin d’affiner leur projet de reconversion professionnelle et de leur donner des outils : à la fois les connaissances des quelques métiers clés sur lesquels nous allons focaliser, mais aussi les outils pour les aider à réaliser leur projet. Cela, afin qu’elles puissent intégrer des parcours de formation certifiants, qualifiants et professionnels durant lesquels nous continuerons notre accompagnement qui comprend du mentorat, de façon à faciliter leur insertion professionnelle dans ces métiers ». Objectif de FEMA : former 15 000 femmes à l’horizon 2028.
Dans le secteur de la construction, FEMA va démarrer avec trois métiers du BIM et permettre d’acquérir trois niveaux de qualification, en fonction du diplôme : opératrice BIM, technicienne BIM ou « manageuse » BIM. « Dans le cadre de FEMA, nous allons nous associer avec des organismes de formation publics du type universités ou privés si nécessaire, des branches professionnelles comme l’UIMM, qui dispose de centres de formation locaux, ou des organismes comme l’AFPA », précise la déléguée. Les femmes accompagnées bénéficieront des financements de la formation professionnelle grâce aux différents partenariats passés par Social Builder, notamment avec France Travail.
Des actions en faveur de l’inclusion et de la mixité
FEMA comprend également un volet d’accompagnement des organisations partenaires. « Notre objectif est de travailler avec les organismes de formation et de nous assurer que, lorsqu’une femme intègre un cursus, les formateurs ont déjà des pratiques pédagogiques et professionnelles inclusives, déclare Fanny Serre. Ensuite, le but est de toucher un maximum d’entreprises, avec notamment notre Mooc « Recruter des femmes dans le numérique ». En amont, enfin, il est prévu de sensibiliser les conseillers de France Travail et l’APEC, afin qu’ils orientent les femmes vers des métiers auxquels ils ne penseraient pas naturellement car ce sont des métiers dits masculins ».
Patricia Dreidemy
