Nos lecteurs responsables IT doivent anticiper les évolutions technologiques et s’adapter rapidement pour maintenir la résilience et la performance de leurs réseaux. Quentin de Sainte Marie, Lead Solutions Consultant, IT Operations Cloud chez OpenText, leur donne des pistes.
Outre la sécurité à mettre en œuvre face à une augmentation des cyberattaques (ransomware, phishing, attaques DDoS, etc.), la sécurisation des réseaux et la protection des données sensibles sont une priorité absolue. Les responsables IT doivent mettre en place des solutions robustes pour détecter, prévenir et répondre aux menaces, tout en respectant les réglementations comme le RGPD, PCI DSS ou HIPAA. Mais ce n’est pas tout. Il convient de se pencher sur les autres défis auxquels ils sont confrontés.
En effet, les directeurs d’infrastructures informatiques qui gèrent les réseaux le savent bien, les technologies évoluent très vite avec des besoins de plus en plus conséquents en ressources et des difficultés diverses pour y faire face. Ainsi l’étude IDC « Worldwide SD-WAN Infrastructure Forecast, 2024–2028 » indique que les structures SD Wan vont croitre de 27% d’ici 2032 pour répondre aux enjeux de sécurité, flexibilité et coûts. La croissance de l’utilisation du SaaS, du Cloud (privé ou public) ou encore la généralisation du télétravail ou encore le recours également à la 5G imposent des infrastructures évolutives, hybrides et complexes. Les responsables des réseaux doivent donc garantir la performance de l’infrastructure réseau et optimiser leurs ressources.
S’appuyer sur différents leviers
Pour gérer la performance, il faut faire face à la complexité des réseaux et s’appuyer sur différents leviers face à la multiplication des moyens et types de communication. Il faut bien évidemment leur assurer une haute disponibilité (uptime) pour éviter tout temps d’arrêt qui induirait une perte de productivité et de revenus, voire des risques sanitaires dans un secteur comme celui de la santé, et surtout s’assurer un niveau de performance garantissant la bonne expérience utilisateur (rapidité de connexion, latence en visio…). Ainsi, dans l’exemple d’une usine connectée, des centaines de capteurs IoT collectent des données en temps réel : le réseau doit être capable de gérer ce flux de données tout en garantissant une latence minimale. Un autre exemple avec la 5G et le Edge Computing : une entreprise de logistique utilisant des véhicules autonomes doit s’assurer que les données sont traitées rapidement pour éviter des retards ou des accidents.
C’est pourquoi, la DSI doit avoir une vision d’ensemble de tout le réseau quel que soit le moyen de gérer le trafic, sa place géographique, la technologie utilisée (et se préparer à en intégrer de nouvelles) et pourquoi pas tendre vers une plateforme « NetDevOps ». Il devient clé d’avoir une cartographie de tous les matériels à jour et leurs interactions avec les différentes utilisations pour pouvoir les administrer de la meilleure façon et faire face aux pics d’usages (les soldes dans le secteur du retail, ou encore les réunions avec de nombreuses personnes en visio-conférences et vidéos dans le tertiaire, …) et garantir la disponibilité des services. Les outils doivent pouvoir être interopérables et les redondances étudiées en fonctions des applications critiques. L’IA et la généralisation des fonctions d’analyses sont aujourd’hui des composantes essentielles pour anticiper et supporter une continuité de service et de performance sans faille.
Afin d’optimiser les ressources, la DSI doit miser tant sur le matériel, le logiciel que les personnes. Ainsi, outre l’investissement dans de nouveaux matériels à la pointe ou de nouveaux moyens de communiquer, que ce soit dans le SD-Wan, le Wi-Fi ou même les réseaux satellites (venant couvrir par exemples des zones reculées ou sismiques…), les infrastructures sont de plus en plus hybrides et les environnements complexes. Les logiciels de supervision doivent également évoluer vers de l’observabilité pour non plus réagir lors d’événements mais anticiper les besoins et les risques potentiels très rapidement.
Intégration de l’IA et de l’automatisation
La rapidité des changements et des matériels entraine une accélération des activités et de la sollicitation des équipes 7/7j et H24. Là encore des modifications sont possibles via l’intégration de l’IA et de l’automatisation. En effet, automatiser des tâches répétitives (comme la gestion des derniers correctifs à la volée ou la surveillance du réseau) est essentielle pour améliorer l’efficacité et permet de gagner du temps avec une remédiation automatique et l’orchestration de certaines tâches, soulageant ainsi les équipes des récurrentes astreintes. Les outils permettent de surveiller en temps réel l’état du réseau, de détecter les anomalies avant qu’elles n’impactent les utilisateurs et d’y remédier automatiquement en évitant les erreurs humaines et la perte de temps. Enfin elle permet de mieux gérer les coûts notamment lorsque l’entreprise externalise la gestion de son réseau à un MSSP (Managed Security Service Provider).
Ces enjeux nécessitent une approche proactive, une veille technologique constante et une collaboration étroite avec les autres départements de l’entreprise. En résumé, ces enjeux nécessitent une combinaison de technologies avancées, de stratégies bien définies et d’investissements dans des solutions de plus en plus autonomes et automatisées. Les responsables IT doivent anticiper les évolutions technologiques et s’adapter rapidement pour maintenir la résilience et la performance de leurs réseaux.