AVIS D’EXPERT – Digital nomade : le freelancing à l’international, entre aventure et épreuves
Cette tribune souligne que bien qu’offrant une liberté géographique et une richesse d’expériences culturelles, le freelancing à l’international est aussi confronté à des défis tels que l’instabilité financière, les complexités fiscales et l’adaptation aux divers marchés locaux.
Par Franck Thomas, responsable France chez Fiverr
et Nicolas Bachoux, monteur vidéo expatrié, en freelance chez Fiverr, pour les lecteurs de Solutions Numériques et Cybersécurité.
Le mode de vie des nomades digitaux a connu une forte expansion ces dernières années. Selon MBO Partners, ce phénomène a enregistré une croissance de 147 % aux États-Unis entre 2019 et aujourd’hui, avec une forte accélération durant la période Covid. Toutefois, le rapport souligne que la période plus récente, de 2022 à 2024, n’est pas en reste, avec une croissance cumulative de 7 %. D’après Statista, les Américains représentent près de 50 % de la communauté mondiale des digital nomads, tandis que les Français en représentent environ 3 % Bien que souvent présentée de manière idéalisée sur les réseaux sociaux, la réalité de ce mode de vie n’est pas exempte de complexité. La majorité des nomades digitaux sont des freelances qui travaillent à distance tout en choisissant librement où s’installer. Comme les autres freelances, ils proposent des services digitaux, tels que le développement web, le graphisme ou le marketing digital. Le freelancing, grandement facilité par les plateformes numériques et la digitalisation des échanges, offre une grande flexibilité dans l’organisation du travail. Cependant, il présente aussi des défis importants, notamment en ce qui concerne la stabilité financière et l’adaptation aux spécificités des marchés locaux.
Les défis cachés du freelance expatrié : entre instabilité et adaptation
En général, le premier défi auquel un freelance se confronte, est, bien sûr, l’incertitude de ses revenus. Contrairement aux salariés qui bénéficient d’un salaire régulier, le freelance doit constamment partir en quête de nouveaux clients pour faire tourner son activité. Il faut alors apprendre à jongler entre les périodes où les commandes affluent et celles où l’agenda reste vide, tout en s’assurant de diversifier suffisamment ses clients pour ne pas dépendre d’un seul projet.
Être freelance, c’est aussi devenir son propre gestionnaire. Comptabilité, facturation, obligations fiscales et administratives : tout est entre ses mains. Et si l’on se lance à l’international, la situation peut se compliquer un peu plus, car chaque pays a ses propres règles et législations fiscales à maîtriser. L’auto-entrepreneuriat, bien que séduisant par sa flexibilité, exige une solide connaissance des aspects réglementaires pour éviter des déconvenues.
Ajuster ses tarifs pour rester compétitif est également un défi auquel le freelance est confronté en s’expatriant. Le marché varie d’un pays à l’autre, et fixer le juste prix est souvent un casse-tête. Il faut trouver l’équilibre entre proposer des tarifs attractifs tout en assurant une rentabilité suffisante, surtout dans des régions où le coût de la vie est plus bas mais où les exigences restent élevées, ce qui représente un véritable défi pour qui veut réussir sur le long terme. Cependant, le digital nomade comporte également de nombreux avantages.
Une liberté géographique incomparable
L’expatriation offre aux freelances à la fois une grande liberté et de l’autonomie. En tant que freelance, il est possible de choisir où vivre et travailler, que ce soit dans son pays d’origine ou à l’autre bout du monde. Cette flexibilité permet de combiner travail et voyage, de découvrir de nouvelles cultures et d’enrichir son expérience personnelle, tout en faisant évoluer sa carrière. Les freelances ont la possibilité d’adapter leurs horaires et leurs lieux de travail selon leur rythme, alliant ainsi découverte et productivité.
Avec les plateformes numériques, les freelances accèdent à un marché global qui ne se limite pas aux clients locaux. Ils peuvent diversifier leurs projets et sources de revenus tout en travaillant dans des environnements multi culturels enrichissants. En fonction de leur lieu de résidence, ils peuvent proposer des tarifs compétitifs tout en bénéficiant d’une clientèle internationale, maximisant ainsi leurs revenus, y compris en devise étrangère, et développant des compétences interculturelles précieuses.
Qui n’a jamais rêvé de coder depuis une plage de Bali ou de finaliser un projet dans un café animé à Lisbonne ? Chaque jour offre son lot de découvertes : paysages inédits, nouvelles saveurs, rencontres inattendues… Travailler tout en voyageant casse la routine et pousse à sortir de sa zone de confort, à s’adapter et à se réinventer constamment. Le monde devient littéralement votre bureau !
Préparer son expatriation
Avant de s’expatrier, il est souhaitable de stabiliser son activité de freelance dans son pays d’origine. Disposer d’une base solide de clients réguliers permet d’assurer une certaine sécurité financière tout en amorçant la transition vers un nouveau cadre de vie. Cela permet non seulement de maintenir un flux de revenus stable, mais aussi de s’assurer que son modèle économique est viable avant de s’aventurer sur de nouveaux marchés.
Par ailleurs, il est nécessaire de bien comprendre les particularités du pays d’accueil. Chaque destination a ses propres règles concernant les freelances, qu’il s’agisse de fiscalité, de régimes de visas, ou de statuts professionnels. Avant de partir, il est important de se renseigner sur les conventions fiscales en vigueur entre le pays de résidence et la France, afin d’éviter la double imposition, un piège courant pour les expatriés. Il peut être judicieux de consulter un conseiller fiscal ou un avocat spécialisé en mobilité internationale pour clarifier ces points et éviter des erreurs coûteuses.
De plus, les démarches liées aux visas peuvent varier considérablement d’un pays à l’autre. Certains États offrent des visas spécifiques aux travailleurs indépendants ou aux digital nomads, tandis que d’autres exigent des visas de travail plus complexes à obtenir. Il est donc recommandé de bien se renseigner sur les conditions d’obtention de ces visas avant de partir et, si possible, de démarrer le processus à l’avance pour éviter les mauvaises surprises.
Une fois arrivés dans le pays de destination, les freelances peuvent avoir intérêt à rallier des communautés de freelances existantes, souvent représentées dans des espaces de coworking dédiés ou dans les lieux emblématiques de la culture ‘digital nomad’.
S’exposer ainsi aux bonnes pratiques des freelances expérimentés, comprendre les habitudes de travail, la culture d’affaires et les attentes locales permet non seulement de mieux s’intégrer, mais aussi de saisir des opportunités professionnelles qui pourraient ne pas exister dans le pays d’origine.
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