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AVIS D’EXPERT – Cybersécurité : une nouvelle génération de contrôleurs de distribution d’applications (ADC) adaptée aux défis de l’IA

Arnaud Lemaire. Photo DR

Une nouvelle génération de contrôleurs de distribution d’applications (ADC) spécialement conçus pour permettre aux entreprises de relever les défis de plus en plus complexes qui les attendent voit le jour.
Avec l’essor des API, des microservices et des workloads pilotés par l’IA, les ADC n’ont jamais été aussi indispensables soutient Arnaud Lemaire, expert en cybersécurité chez F5, à nos lecteurs.

 

L’écosystème numérique des entreprises atteint un niveau de complexité sans précédent. Elles doivent gérer des infrastructures hybrides et multicloud, où coexistent des centaines d’applications et d’API sur des architectures variées. L’essor des applications alimentées par l’IA, devenues incontournables dans les environnements modernes et distribués, ne fera d’ailleurs qu’accentuer cette complexité.

La surface d’attaque gagne du terrain et expose les entreprises à une vague croissante de cybermenaces basées sur l’IA. En parallèle, l’accumulation de solutions fragmentées issues de multiples fournisseurs génère des politiques incohérentes, une visibilité réduite et des failles de gestion qui continuent d’aggraver les risques en cybersécurité. 

Une réorientation stratégique semble désormais indispensable pour sortir le secteur de l’impasse. La solution ? Une nouvelle génération de contrôleurs de distribution d’applications (ADC) spécialement conçus pour permettre aux entreprises de relever les défis de plus en plus complexes qui les attendent. Attendons-nous donc à un véritable tournant dans l’approche adoptée pour la distribution et la sécurisation des applications.

Le rôle central des ADC

Vous vous demandez peut-être pourquoi on ne parle plus des ADC depuis longtemps ?

Il est vrai qu’une partie de l’industrie a abandonné les ADC, mais leur disparition a été largement exagérée. En réalité, ils restent essentiels pour assurer les performances, la disponibilité et la sécurité des applications. Véritables gardiens du trafic applicatif, ils veillent à ce que leur distribution soit fluide et sécurisée, quel que soit l’environnement : sur site, dans le cloud, en multicloud ou même en edge computing.

Avec l’essor des API, des microservices et des workloads pilotés par l’IA, les ADC n’ont jamais été aussi indispensables. Gérer ces architectures modernes requiert une solution capable d’optimiser le trafic, de renforcer la sécurité et d’assurer une gestion fluide et cohérente sur tous les environnements.

Nous sommes convaincus que les ADC sont la solution idéale pour relever le défi.

Redéfinir les ADC pour s’adapter à un écosystème en pleine évolution

L’évolution des ADC représente une avancée majeure dans la distribution des applications et la cybersécurité, à travers trois grandes générations.

La première, ADC 1.0, est née pendant la bulle des dotcom pour répondre aux besoins des infrastructures sur site, adaptées aux applications monolithiques et en trois tiers. À cette époque, la sécurité se concentrait surtout sur la protection WAF et l’atténuation des attaques DDoS. Les ADC étaient alors principalement déployés sous forme d’appliances physiques et virtuelles pour assurer l’équilibrage de charge et la sécurisation des applications Web.

La montée en puissance du cloud computing dans les années 2010 a contraint les ADC à se transformer pour gagner en agilité, en évolutivité et en rentabilité. C’est dans ce contexte qu’est né l’ADC en tant que service, conçu pour accompagner les entreprises dans leur transition vers le cloud. Résultat : les appliances physiques des datacenters sur site ont perdu de leur attrait et ont été remplacées par des solutions plus flexibles, capables de s’adapter aux environnements cloud distribués, où visibilité, scalabilité et cohérence sont devenues essentielles. Les applications ont suivi la même évolution, avec l’augmentation des microservices et de la conteneurisation, qui offrent plus de modularité et une maintenance simplifiée pour les applications cloud natives. En parallèle, l’explosion du nombre d’API a entraîné une recrudescence des menaces et a imposé la mise en place de nouvelles mesures de protection telles que la protection des API, la défense contre les bots et l’atténuation des attaques DDoS.

À mesure que le cloud gagnait du terrain, de nombreux acteurs du secteur étaient persuadés que toutes les applications finiraient par migrer vers des environnements cloud natifs et que l’architecture hybride n’était qu’une solution transitoire. Selon eux, le cloud serait plus rapide, moins coûteux et plus sécurisé et permettrait de libérer les équipes informatiques grâce à une plus grande agilité et une gestion simplifiée des infrastructures.

Évidemment, ces prédictions se sont avérées fausses à bien des égards.

Aujourd’hui, les applications reposent sur des architectures variées et s’exécutent dans des environnements multiples : multicloud, SaaS, edge computing et datacenters d’entreprise. L’essor de l’IA ajoute une couche de complexité supplémentaire à ces infrastructures hybrides et distribuées. Il est donc grand temps de réévaluer notre approche pour répondre aux exigences d’un écosystème numérique en constante évolution.

La solution à la complexité générée par l’IA

L’ère de l’IA apporte son lot de nouveaux défis en matière de livraison d’applications et de cybersécurité. Les infrastructures hybrides et multicloud ne sont plus une option, mais une nécessité pour répondre aux exigences des applications d’IA, conçues pour être nativement distribuées. Ces applications exercent une pression considérable sur les ressources infrastructurelles, car elles doivent déplacer et sécuriser des volumes massifs de données à travers des environnements hétérogènes. Par ailleurs, la cybersécurité alimentée par l’IA est devenue indispensable pour faire face à un paysage de menaces en pleine mutation, marqué par la prolifération des API et l’émergence d’attaques de plus en plus sophistiquées, elles aussi boostées par l’IA.

La nouvelle génération d’ADC dépasse largement le simple rôle d’équilibrage de charge d’autrefois. L’ADC 3.0 est conçue pour cibler les faiblesses des environnements informatiques à l’ère de l’IA : complexité, fragmentation, manque de flexibilité et faible visibilité. Il allie un équilibrage de charge avancé et une mise à disposition d’applications extrêmement performantes à des capacités de cybersécurité pour les applications web et les API, pour repenser ce que peut, et doit être un ADC.

Ces nouveaux ADC s’appuient sur six propriétés fondamentales pour répondre aux défis informatiques stratégiques des entreprises les plus complexes :

  • Une plateforme unifiée pour la livraison et la sécurité des applications : une gestion simplifiée pour les équipes informatiques et de sécurité.
  • Une flexibilité totale de déploiement pour une interopérabilité fluide dans les environnements IT hétérogènes actuels.
  • Une gestion centralisée et des politiques cohérentes: une politique unique appliquée à l’ensemble des déploiements pour une uniformité et une cohérence optimales.
  • Une observabilité et une analyse avancées exploitables : des analyses avancées et des données pertinentes pour optimiser les performances applicatives et renforcer la posture de sécurité.
  • Des plans de données programmables et automatisés : entièrement personnalisables et automatisés pour s’adapter rapidement aux évolutions des besoins métiers.
  • Une automatisation complète du cycle de vie: les équipes peuvent ainsi se concentrer davantage sur l’innovation et consacrer moins de temps à la maintenance.