La France devient le premier État à rejoindre la Fondation Matrix en tant que partenaire institutionnel. L’organisation basée au Royaume-Uni agit comme gardienne de l’écosystème Matrix, un protocole de messagerie décentralisé qui permet à des services et applications différents de communiquer entre eux, tout en garantissant la sécurité et le chiffrement des échanges.
Une étape clé pour la stratégie d’autonomie numérique de l’État
L’État franchit une nouvelle étape : il ne se contente plus d’utiliser des solutions open source, il choisit d’investir directement dans leur développement et leur gouvernance. Un signal fort, au moment où la souveraineté numérique ne se décrète plus dans les discours, mais se bâtit dans les lignes de code.
Bras opérationnel de la transformation numérique de l’administration, la Direction interministérielle du numérique (DINUM) pilote notamment la conception et la diffusion des outils communs de l’État. Parmi eux, Tchap, la messagerie sécurisée de référence pour les agents publics, repose sur le protocole libre Matrix, déjà adopté dans plusieurs pays européens.
Une première mondiale
« La France devient le premier État à conclure un partenariat de ce niveau avec l’organisation. Cette décision traduit la volonté de sécuriser l’avenir du protocole Matrix et de consolider un commun numérique européen sur lequel administrations et entreprises pourront s’appuyer dans la durée », souligne la DINUM.
Avec ce partenariat, la DINUM s’engage à participer à la gouvernance du protocole Matrix aux côtés d’autres États européens, à contribuer au développement des briques logicielles communautaires de l’écosystème, et à inscrire cette démarche dans un cadre d’investissement durable dans l’open source et les communs numériques, souligne le communiqué.
Cet engagement marque un tournant dans la politique numérique publique. Après avoir généralisé Tchap comme messagerie sécurisée de l’État, la DINUM choisit d’investir dans la pérennité du protocole lui-même. L’objectif : garantir la sécurité et l’indépendance des communications publiques, tout en consolidant une infrastructure européenne partagée.
Si plusieurs pays — Suède, Allemagne, Belgique, Luxembourg, Pays-Bas — ont déjà adopté Matrix, aucun n’avait jusqu’ici franchi le pas d’une telle participation à la Fondation. Pour la DINUM, le message est limpide : la souveraineté numérique passe désormais par la participation active à la construction des outils que l’État utilise.