Cela faisait presque 10 ans qu’Arm n’avait pas sorti de mise à jour de la microarchitecture Armv8. C’est désormais chose faite avec une architecture v9 remise au goût du jour et intégrant des calculs spécialisés et la sécurité.
Il s’en est passé des choses en l’espace de dix ans sur le marché des produits numériques. Les smartphones ont intégré la plupart des caractéristiques des plateformes pour ordinateurs avec des systèmes complexes et performants. Les modèles d’exploitation hyperconnectés qui reposent sur la donnée, l’automatisation et la sécurité se sont généralisés. Par conséquent, les jeux d’instruction des processeurs et des SoC se sont enrichis pour intégrer les fonctions enfouies d’intelligence artificielle et d’apprentissage automatique. Les fabricants et intégrateurs peuvent ainsi s’appuyer sur ces technologies pour proposer de nouvelles fonctions et services, ajoutant de la valeur aux appareils et constituant de nouvelles sources de revenus pour eux et les développeurs d’applications.
Arm ne pouvait pas rester à l’écart de cette révolution et, selon les mots de son PDG Simon Segars, Arm doit permettre au plus grand nombre de développeurs d’écrire rapidement et d’exécuter rapidement sur Arm grâce à des blocs de construction fondamentaux et une méthodologie pour des solutions de calcul efficaces en énergie, optimisées et collaboratives. « Convivial et sécurisé, le déploiement continu d’Armv9 permet à nos partenaires de fournir des solutions de premier ordre pour toutes les charges de travail et applications et sur tous les marchés », a-t-il affirmé.
Calculs spécialisés et IA enfouie
La nouvelle architecture Armv9 propose les fondations pour passer du calcul général à des modes de calcul plus spécialisés. « Nous pensons que l’IA des terminaux (dispositifs de terminaux IoT traitant localement les données pour les transformer en informations exploitables) accélérera la valeur générée par l’IoT et stimulera son adoption », écrivait Mohamed Awad, vice-président, IoT business chez Arm. Aussi, la nouvelle plateforme est plus performante, propose une sécurité améliorée et des capacités DSP et d’apprentissage automatique.
Les applications d’IA exigent des solutions spécialisées, non seulement pour le traitement des données, mais aussi pour les interfaces basées sur la reconnaissance des gestes ou des objets. Celles-ci nécessitent des circuits spécialisés. Arm s’est associé à Fujitsu pour créer la technologie Scalable Vector Extension (SVE), qui est au cœur de Fugaku, le supercalculateur du japonais. Sur la base de ce travail, Arm a développé SVE2 pour Armv9 afin de permettre des capacités améliorées d’apprentissage automatique (ML) et de traitement numérique du signal (DSP) dans une plus large gamme d’applications. SVE2 améliore la capacité de traitement des systèmes 5G, de la réalité virtuelle et augmentée et des charges de travail ML s’exécutant localement sur des processeurs, tels que le traitement d’images et les applications de maison intelligente.
Sécurité intégrée et performances améliorées
En matière de sécurité, la firme présente l’Arm Confidential Compute Architecture (CCA). Une technologie qui protège des parties de code et de données contre l’accès ou la modification en cours d’utilisation, en effectuant des calculs dans un environnement sécurisé basé sur le matériel. L’Arm CCA introduira le concept de royaumes créés dynamiquement, utilisables par toutes les applications, dans une région distincte des mondes sécurisés et non sécurisés.
Par exemple, dans les applications d’entreprise, des mécanismes de protection Realms peuvent protéger les données et le code commercialement sensibles du reste du système lorsqu’il est en cours d’utilisation, au repos et en transit. Une telle architecture permettrait de baisser le coût de la sécurité.
Au cours des cinq dernières années, les conceptions d’Arm ont augmenté chaque année les performances des CPU à un rythme supérieur à celui de l’industrie. Arm va poursuivre sur cette lancée avec la génération Armv9, en prévoyant des augmentations de performances de plus de 30 % sur les deux prochaines générations de processeurs mobiles et d’infrastructure.
« Répondre à la demande de charges de travail plus complexes basées sur l’IA entraîne le besoin d’un traitement plus sécurisé et spécialisé, qui sera la clé pour débloquer de nouveaux marchés et opportunités, a déclaré Richard Grisenthwaite, SVP, chief architect and fellow chez Arm. Armv9 permettra aux développeurs de construire et de programmer les plateformes de calcul de confiance de demain en comblant les lacunes critiques entre le matériel et le logiciel, tout en permettant la normalisation pour aider nos partenaires à trouver un équilibre entre une mise sur le marché plus rapide et le contrôle des coûts, parallèlement à la possibilité de créer leurs propres solutions uniques ».
Mourad Krim
