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Aldebaran racheté par le chinois Maxvision. Quel avenir pour les robots Nao et Pepper ?

Nao6, en démonstration à la Cité des Sciences de Paris

Alors que le robot humanoïde connait un regain d’actualité, avec l’annonce du lancement en masse par Tesla du robot Optimus en 2026, le pionnier français Aldebaran (père des robots Nao, Pepper), est rachété  par le chinois Maxvision Technology Corporation. Le repreneur lancera-t-il Nao7, annoncé initialement pour 2026?

C’est Maxvison qui a acheté aux enchères en juillet tous les actifs d’Aldebaran (brevets, codes, stocks…) pour 900 000 euros. La mise à prix était de 500 000€ et l’entreprise a remporté la mise à la surprise de tous, nous a confié Elad Inbar, CEO de RobotLAB. Ce distributeur historique d’Aldebaran pour les USA et l’Amérique du Sud a vendu 8000 robots Nao et Pepper depuis l’origine, soit 25% environ des ventes mondiales et avait même racheté les lignes de produits Nao et Pepper pour ces territoires en 2020 et 2021.

Un bureau, une R&D, un support en France

Maxvision annonce qu’il établira une filiale en France, avec les équipes d’origine, notamment pour la R&D et le support. Mais il ne précise pas si il lancera Nao7, qui était programmé pour 2026, ainsi que des nouveaux modèles.

Sans surprise, la production sera localisée en Chine, pour des raisons de coûts, mais l’entreprise déclare vouloir « préserver l’héritage d’Aldebaran et assurer la continuité de la marque et de sa feuille de route technologique ». Elle assure que la filiale française à venir aura le rôle de centre local de R&D, et de Support, avec « les équipes d’origine ».

Tom Yang, responsable commercial à Shenzhen, nous a effectivement confirmé : « nous sommes en train de recruter d’avantage d’employés pour le bureau français, pour assurer un bon fonctionnement et une croissance de cette branche ».

Les gammes de produits devraient être maintenues. Et le sujet du support est en effet crucial, compte tenu de l’importance du parc, sur 70 pays : 37 000 unités environ (20 000 exemplaires de Nao, depuis 2005 et 17000 de Pepper, depuis 2014) .

Maxvision, un spécialiste de la robotique industrielle et de sécurité

Créé en 1997, Maxvision est notamment spécialisé en contrôle d’accès biométriques et vidéo surveillance boostés à l’intelligence artificielle. L’entreprise produit aussi des robots d’intervention sur des incendies. Elle ne cache pas ses intentions de profiter des réseaux de distributeurs-intégrateurs des robots humanoïdes d’Aldebaran pour se développer sur « les marchés à fort potentiel » que sont « la sécurité des frontières, l’éducation (…), les soins de santé, soins aux personnes âgées, les interventions d’urgence, les services commerciaux » : « Maxvision entend tirer parti de la réputation bien établie de la marque et de son réseau de distribution en Europe et en Amérique du Nord pour accélérer le déploiement mondial de ses solutions robotiques intelligentes ».

Quel futur pour Aldebaran ?

Deux directions semblent se profiler dans l’évolution des produits :

– compte tenu du savoir-faire de Maxvision, davantage d’implémentation d’intelligence artificielle dans les robots d’Aldebaran , le site ayant bien pris soin de préciser que Nao est « compatible avec l’IA générative », puisqu’il est programmable, notamment sous Python.

-un développement dans les secteurs de la robotique industrielle et de la Sécurité, alors que les marchés historiques de Nao et Pepper étaient essentiellement la recherche, l’éducation, la santé.

D’avantage d’intelligence artificielle

Les défis à surmonter

Malgré ses bonnes intentions, dans quelle mesure MaxVision cherchera-t-il à recruter des effectifs en France équivalents à ceux qui précédait le dépôt du bilan (environ 90 employés) ?

En dehors des questions financières, le constructeur sera confronté  à un défi RH, avec des exemployés (compte tenu de la liquidation) qu’il faudra sans doute rassurer . ils ont été échaudés par les expériences précédentes :  les changements de politique imposés d’abord par le premier repreneur japonais, Softbank, ensuite l’allemand United Robotics, qui avait jeté l’éponge, et  enfin cette année pendant le redressement judiciaire, la confrontation avec Nao Robotics – un candidat suisse qui attendait un financement émirati – sur le nombres de postes à conserver et le maintiens de contrats de droit  français, selon Libération.