En Seine-et-Marne, un projet hors norme prend forme : un campus entièrement voué à l’intelligence artificielle, porté par un consortium réunissant MGX, Mistral AI, Nvidia et Bpifrance. Avec une capacité énergétique de 1,4 GW et des datacenters de nouvelle génération, le site ambitionne de devenir une pièce maîtresse de la souveraineté numérique française. Arcadis, acteur clé du conseil et de l’ingénierie durable, pilote une large part des études, de la coordination et des infrastructures.
Un campus stratégique pour l’IA européenne
Sur 87 hectares, une dizaine de bâtiments regrouperont datacenters, infrastructures HPC et équipements support conçus pour absorber les besoins exponentiels de l’IA générative. Le campus, impulsé par la coentreprise Campus IA, devrait constituer l’un des plus grands pôles de calcul en Europe, à la fois vitrine technologique et atout stratégique pour la France.
Arcadis, qui mobilise déjà une quarantaine de collaborateurs sur le chantier, y apporte son expertise multidisciplinaire : études environnementales, due diligence du site, estimations budgétaires, coordination technique, gestion de projet et conception des voiries et réseaux. « Le projet ne mobilise pas moins d’une quarantaine de personnes au sein de nos équipes », rappelle Hady Aboujaoude, directeur de l’activité Datacenter Design & Engineering d’Arcadis.
Un chantier sous contrainte : énergie, environnement et rapidité d’exécution
L’un des marqueurs du futur campus reste sa capacité énergétique exceptionnelle, annoncée à 1,4 GW. Une puissance inédite pour un site de datacenters français, rendue possible notamment par le recours à la procédure de raccordement électrique accéléré dite fast track sur le réseau très haute tension de RTE. « Le planning serré est la plus grande difficulté du projet », souligne Hady Aboujaoude. Le premier ensemble de bâtiments est attendu pour 2028, et la livraison complète en 2033.
L’équation environnementale constitue un autre défi majeur : performance énergétique, réduction de l’empreinte acoustique, récupération de chaleur, gestion de la biodiversité… Arcadis revendique une approche globale, associant ingénierie des bâtiments, infrastructures et contraintes environnementales. Le management de l’autorisation environnementale occupe ainsi une place centrale dans la réussite du projet.
Un pilier annoncé de la souveraineté numérique française
Pour l’exécutif comme pour les industriels du numérique, le campus de Fouju s’inscrit dans une stratégie plus large : renforcer l’autonomie technologique du pays et soutenir l’écosystème de l’IA française. « Ce futur campus constituera un pilier essentiel de la souveraineté numérique et technologique de la France », confirme Thibaud Desfossés, General Manager de Campus IA. L’objectif est clair : créer en France un hub capable d’attirer les talents et les entreprises du calcul intensif, tout en accélérant l’adoption de l’IA dans les secteurs de la santé, de l’énergie, de la finance, de la mobilité ou encore de l’industrie.
Arcadis entend poursuivre ce rôle de partenaire stratégique sur l’ensemble du cycle de vie des infrastructures. Le projet de Fouju illustre une tendance de fond : face à l’explosion des besoins en calcul, la filière se structure autour de sites XXL, capables de concilier puissance énergétique, impératifs environnementaux et souveraineté technologique.








