Avec une valorisation portée à 75 milliards de dollars, Revolut franchit un cap stratégique qui dépasse le seul terrain de la fintech. L’arrivée de NVIDIA, via son fonds NVentures, fait entrer un acteur clé de l’intelligence artificielle au cœur de l’écosystème bancaire numérique.
Une opération qui conforte la puissance financière de Revolut
La nouvelle valorisation de Revolut s’appuie sur une opération menée avec plusieurs investisseurs de premier plan, confirmant la confiance du marché dans la trajectoire de la fintech. L’entrée de NVentures, le fonds corporate de NVIDIA, en est l’un des signaux les plus forts. Au-delà du soutien financier, ce rapprochement associe un leader de l’IA et des infrastructures matérielles à l’une des plus grandes plateformes financières européennes.
Revolut poursuit aussi son programme de liquidité interne : les salariés ont pu céder une partie de leurs actions, consolidant la réputation du groupe comme l’un des employeurs privés offrant les dispositifs les plus souples du secteur.
Des performances solides et une expansion mondiale accélérée
Les résultats témoignent d’une dynamique rare dans l’écosystème financier. En 2024, les revenus ont progressé de 72 % pour atteindre 4 milliards de dollars, tandis que le bénéfice avant impôt bondissait de 149 %, à 1,4 milliard. La tendance se poursuit en 2025, portée par Revolut Business, désormais au-delà du milliard de revenus annualisés, et par une base de plus de 65 millions de clients particuliers.
Sur le terrain réglementaire, l’entreprise multiplie les avancées : autorisation bancaire finale au Mexique, licence d’établissement bancaire en Colombie, préparation d’un lancement en Inde. Des jalons clés pour concrétiser, selon le CEO Nik Storonsky, « la première banque véritablement globale ».
NVIDIA s’invite au cœur de la future infrastructure financière
L’entrée de NVIDIA, via NVentures, ne relève pas d’un simple investissement opportuniste : elle ancre le géant des semi-conducteurs au cœur des infrastructures financières de demain. Dans un secteur où l’IA s’impose comme moteur de la prise de décision, du scoring, de la détection de fraude ou de la personnalisation des services, la maîtrise de la puissance de calcul devient stratégique.
Aux détours de plusieurs postes LinkedIn sur le sujet, celui de Karim Belaïdi, responsable exécutif du secteur bancaire chez SAS, parait résumer la situation : « Le futur de la finance sera réécrit par des infrastructures nativement fondées sur l’IA et par une prise de décision en temps réel, pas par les modèles bancaires hérités du passé. La prochaine décennie appartiendra à ceux qui sauront combiner la confiance avec la puissance de l’IA ».
Cette évolution interroge : si les fournisseurs d’infrastructures matérielles et d’IA deviennent des acteurs structurants de la finance, comment la frontière entre technologie et banque se redessine ? Revolut accélère ; NVIDIA s’ancre ; et la finance numérique entame peut-être l’un de ses plus grands basculements.








