Entre explosion de la demande et capacités de production insuffisantes, la mémoire devient l’un des points de blocage majeurs de l’écosystème IA. Les hausses de prix s’enchaînent et provoque des perturbations en cascade dans l’industrie technologique.
Une hausse brutale qui accentue la tension
Samsung a relevé en novembre le prix de certains modules DDR5 de 30 % à 60 % par rapport à septembre, d’après des informations relayées par Reuters. Le module 32 Go bondit ainsi de 149 à 239 dollars en deux mois, tandis que les capacités 64, 96 et 128 Go suivent la même trajectoire ascendante. L’entreprise avait retardé son annonce tarifaire d’octobre, signe d’un rapport de force en train de se renverser. Dans un marché saturé par la demande liée à l’IA, les fabricants de serveurs et les opérateurs cloud acceptent désormais des “prix extrêmes”, faute de volumes disponibles pour alimenter leurs déploiements.
Un marché global en pénurie profonde
La flambée des prix s’inscrit dans un contexte mondial de pénurie de composants mémoire. La montée en puissance des clusters IA, la généralisation des serveurs optimisés pour l’entraînement et l’inférence, ainsi que les investissements massifs des hyperscalers, ont rapidement absorbé les stocks disponibles. Cette tension provoque un effet domino : certains clients reportent leurs commandes sur d’autres composants, ralentissant des lignes entières de production. Des fabricants comme Xiaomi ou SMIC évoquent déjà une hausse du coût de fabrication de leurs appareils et des retards induits. Le marché se retrouve ainsi piégé entre une demande exponentielle, tirée par l’IA générative, et une capacité de production qui ne suit plus le rythme. Samsung, qui a annoncé la construction d’une nouvelle ligne de fabrication, profite de cette fenêtre pour imposer ses prix et sécuriser des accords plein terme jusqu’en 2026 et 2027.
Des conséquences directes pour les infrastructures
La hausse rapide du coût de la mémoire DDR5, documentée par les dernières données de Reuters, commence déjà à influencer les stratégies d’investissement de l’industrie. Les fabricants de serveurs et les constructeurs de data centers, qui acceptent désormais des “prix extrêmes” faute de volumes suffisants, voient leurs marges se réduire et leurs arbitrages se complexifier. La pression sur les prix se diffuse également à d’autres segments : certains clients retardent leurs commandes de composants, comme l’a signalé SMIC, tandis que des fabricants tels que Xiaomi anticipent une augmentation du coût de production de leurs appareils.
Les analystes s’attendent à des hausses contractuelles de 40 % à 50 % sur le trimestre, confirmant un cycle de prix durablement élevé.








