Réputé pour ses fonctions de sécurité et de confidentialité, GrapheneOS suscite une controverse en France : accusé d’être “l’outil des criminels”, le projet a décidé de retirer toute son infrastructure du territoire national. Mais qui est vraiment GrapheneOS, et pourquoi tant de tensions ?
Une rupture brutale : GrapheneOS coupe les ponts avec la France
La crise éclate à la suite d’un article du Parisien évoquant l’usage supposé de smartphones équipés de GrapheneOS dans des réseaux criminels. Dans les jours qui suivent, le projet annonce qu’il se retire totalement du territoire. D’après nos confrères de Numerama, les développeurs affirment ne « plus avoir aucun serveur actif en France » et être engagés dans « le processus complet de départ d’OVH ». La décision vise, expliquent-ils, à se protéger d’un climat devenu hostile à « tout projet de chiffrement ou de protection de la vie privée ». La communication de GrapheneOS a toutefois suscité des réactions, notamment en France. Le fondateur d’OVHcloud, Octave Klaba, a publiquement réagi pour clarifier la situation.
Guys, we like what you develop. It’s great !
But the way you explain your issue is confusing. Reading your tweet, you can imagine something bad happened to your servers in OVHcloud. It’s not the case. Nothing happened.
Please fix the communication and .. keep doing what you do… https://t.co/JJakohuWhO
— Octave Klaba (@olesovhcom) November 25, 2025
GrapheneOS a déplacé l’ensemble de ses services vers des opérateurs basés au Canada et en Allemagne. Selon Frandroid, l’équipe dit craindre des mesures coercitives de la part des autorités françaises, notamment d’éventuelles saisies ou obligations de collaboration.
Ce départ soudain transforme un projet de niche en véritable affaire politique, souligne 01net, qui rappelle que le système restait pourtant légal, open source et utilisé en Europe par des professions sensibles.
GrapheneOS : entre innovation en cybersécurité et soupçons persistants
GrapheneOS est une version renforcée d’Android, axée sur la sécurité, le sandboxing et la confidentialité. Aucune application Google n’y est intégrée, et les permissions sont repensées pour limiter au maximum l’exposition aux attaques.
Dans l’article du Parisien du 19 novembre, le système est présenté comme « introuvable, indéverrouillable » et lié à des outils de suppression automatique de données utilisés par des trafiquants. Une version très contestée par les mainteneurs du projet.
D’après Frandroid, GrapheneOS affirme que ces fonctionnalités, « faux Snapchat » ou « code PIN destructeur », n’existent pas dans la version officielle, mais dans des forks clandestins modifiés et revendus de manière illégale.
GrapheneOS se retrouve ainsi au milieu d’un débat qui dépasse largement le cadre technique.





