Lors du Sommet européen sur la souveraineté numérique à Berlin, Data4 a rappelé une évidence qui dérange : sans infrastructures de haute puissance déployées plus vite, l’Europe restera dépendante pour l’hébergement de ses workloads critiques et de ses futurs modèles d’IA. Le groupe européen de data centers appelle à une réforme urgente des règles d’implantation.
L’Europe face à un déficit d’infrastructures critiques ?
Data4 a fait part de sa conviction que l’Europe se trouve à « un tournant critique », alors que l’intelligence artificielle transforme les industries et que la transformation numérique devient « un impératif pour rester indépendant, sécurisé et compétitif ». Avec près de 20 ans d’expertise et une présence dans six pays européens, l’opérateur rappelle que la construction d’infrastructures sûres, performantes et durables constitue un élément essentiel de l’avenir numérique du continent. « Nous devons non seulement parler de souveraineté numérique, mais aussi la façonner activement », a déclaré Olivier Micheli, appelant à une simplification réglementaire et à des procédures accélérées pour permettre la construction de ces « infrastructures “coffre-forts” indispensables ».
La ministre des Affaires numériques du Land de Hesse, Kristina Sinemus, a souligné la même nécessité, affirmant que « les data centers sont le cœur de notre infrastructure numérique » et qu’il est indispensable de « simplifier les procédures réglementaires » et de renforcer les réseaux énergétiques pour accompagner l’essor de l’IA. Pour les dirigeants politiques comme pour Data4, c’est grâce à une action coordonnée que l’Europe pourra préserver sa souveraineté numérique et soutenir sa compétitivité à l’échelle mondiale.
Des projets structurants pour un numérique européen durable et compétitif
Pour illustrer son engagement, Data4 met en avant plusieurs projets majeurs. En Allemagne, son nouveau campus d’Hanau, près de Francfort, figure parmi « les infrastructures les plus puissantes d’Europe ». S’étendant sur 25 hectares, il pourra atteindre une capacité de 180 MW et représente un investissement porté à 2 milliards d’euros. Présenté comme une porte d’entrée pour l’IA et le cloud, il s’inscrit dans la stratégie du groupe visant à accompagner les besoins croissants des services numériques.
En France, Data4 développe un projet de data center biocirculaire à Marcoussis, conçu pour transformer la chaleur résiduelle des serveurs en biomasse. Le groupe indique que son électricité est déjà entièrement décarbonée et qu’il se positionne comme un leader dans l’intégration des énergies renouvelables, de la construction bas carbone et de techniques de refroidissement avancées limitant la consommation d’eau. Ces initiatives prolongent le programme Data4 Good, fondé sur quatre piliers : l’environnement, l’humain, les territoires et la gouvernance.
Au-delà de ces projets, son message au Sommet est sans équivoque : l’Europe doit accélérer la mise en place des infrastructures qui constitueront les fondations de son autonomie numérique et de sa compétitivité future.
