L’américain Anthropic, à l’origine du modèle conversationnel Claude, ouvre un bureau à Paris et annonce une version francophone complète de son assistant d’IA. Un signal fort pour la scène européenne, alors que la société multiplie les implantations sur le continent et que la bataille des modèles génératifs s’intensifie.
Une expansion stratégique sur fond de compétition mondiale
Déjà présente à Londres, Zurich et Dublin, Anthropic poursuit son maillage européen avec de nouveaux bureaux à Paris et Munich. Cette expansion s’inscrit dans un contexte de forte croissance en Europe, région où l’entreprise dit avoir multiplié par neuf son chiffre d’affaires sur un an. En France, l’intérêt pour Claude ne se dément pas : le pays figure parmi les 20 premiers utilisateurs mondiaux du modèle. Plusieurs grands comptes, dont Doctolib, L’Oréal, Qonto ou Sanofi, exploiteraient déjà la technologie dans leurs outils métiers.
Un positionnement local face aux enjeux de souveraineté
L’ouverture du bureau parisien s’accompagne de la nomination de Thomas Remy, ex-Google Cloud, à la tête de la région Europe du Sud, Moyen-Orient et Afrique. Leur ambition est d’accélérer les partenariats avec les entreprises européennes et d’adapter les modèles aux contraintes locales, notamment en matière de RGPD et de souveraineté des données. Anthropic propose désormais une version de Claude entièrement localisée en français, intégrant des références culturelles et linguistiques spécifiques, ainsi que des connecteurs MCP destinés aux systèmes d’information des entreprises françaises.
Un équilibre à trouver entre expansion et régulation
Ce déploiement européen intervient alors que l’Union européenne affine son AI Act, qui imposera bientôt des exigences de transparence et d’auditabilité aux fournisseurs de modèles d’IA. En multipliant les points d’ancrage locaux et les partenariats avec AWS et Google Cloud pour l’hébergement des données, Anthropic cherche à rassurer les marchés tout en consolidant son image d’acteur responsable. Dans un paysage dominé par OpenAI et Google DeepMind, la stratégie européenne d’Anthropic traduit un mouvement plus large : celui d’une IA globalisée qui cherche à parler toutes les langues mais aussi à comprendre chaque réglementation.
