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Google rêve d’une IA… alimentée par le soleil

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Et si le futur de l’intelligence artificielle se jouait au-dessus de nos têtes ? Avec Project Suncatcher, Google explore une idée qui semble tout droit sortie d’un roman de science-fiction : créer des constellations de satellites capables d’entraîner des modèles de machine learning, directement dans l’espace.

Là où les data centers terrestres consomment des quantités colossales d’énergie, l’espace, lui, offre une ressource illimitée : la lumière du soleil. À la bonne orbite, les panneaux solaires peuvent produire jusqu’à huit fois plus d’énergie que sur Terre, presque sans interruption, lit-on dans le communiqué du blog de Google. De quoi nourrir les puces TPU de Google, et imaginer, à terme, une infrastructure numérique libérée des contraintes énergétiques et matérielles de la planète.

Dans une étude publiée cette semaine (Towards a future space-based, highly scalable AI infrastructure system design), les chercheurs détaillent les bases de cette vision : une constellation compacte de satellites, reliés entre eux par des liaisons optiques ultra-rapides, capables d’échanger des données à plusieurs térabits par seconde. En laboratoire, un premier test a atteint 1,6 Tb/s sur un simple transcepteur.

Mais Suncatcher n’est pas qu’une démonstration technologique : c’est aussi une exploration des limites. Comment maintenir la stabilité d’une formation de satellites à quelques centaines de mètres les uns des autres ? Comment rendre les composants électroniques résistants aux radiations ? Et surtout, combien cela coûterait-il ? Selon les projections de Google, le prix des lancements pourrait descendre sous les 200 dollars le kilo d’ici 2035, rendant économiquement crédible un “data center spatial”.

Le projet s’inscrit dans la lignée des grands paris scientifiques du groupe : les véhicules autonomes ou l’informatique quantique ont, eux aussi, commencé comme des idées jugées irréalistes. La prochaine étape, prévue pour 2027, consistera à envoyer deux satellites prototypes en orbite, en partenariat avec Planet, pour tester la résistance du matériel et la fiabilité des communications.

Un pas de plus, ou un rêve, vers un futur où les calculs les plus puissants ne se feront plus sur Terre, mais dans la lumière, littéralement.