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Accords de 300 milliards avec Oracle, 100 avec Nvidia… la nouvelle stratégie d’OpenAI

Une avalanche d’accords mirobolants ont été signés ces dernières semaines par Open AI avec Oracle (pour 300 milliards $), Nvidia (100 milliards), CoreWeave (22,5 milliards), Broadcom (10 milliards) ou  encore AMD. Quelle stratégie derrière ces contrats tous azymuts? Nous analysons ici ces accords. Notre conclusion: le champion de l’IA entre dans une nouvelle phase: entrer dans l’industrie de l’infra et également réduire sa dépendance à Microsoft. Le vaste plan que nous présentons ci-dessous, vise à un ordre de bataille pour la mi-2026

L’éditeur de ChatGPT a conquis 700 millions d’utilisateurs hebdomadaires, mais pour assurer la pérennité de ce succès météorique, il doit désormais compter sur une infrastructure à la hauteur. Quitte en devenir lui-même un acteur de l’industrie des micro-processeurs.

Face à Google, Microsoft et AWS, qui disposent de leur audience captive et de leurs datacenters, Sam Altman s’est rendu à l’évidence, être seulement éditeur de plateforme n’était pas une garantie pour l’avenir.

 Lors de ses résultats trimestriels, le 10 septembre, Oracle et OpenAI annonçaient un contrat mirifique d’hébergement des modèles d’IA dans les centres de données  à très haute capacité (4,5 GW) d’oracle, pour un montant de 300 milliards sur 5 ans. Cette annonce s’inscrit dans le cadre du projet Stargate, annoncé en grande pompe par Donald Trump.

100 milliards avec Nvidia

Dans la course au gigawatts, Open AI et Nvidia signaient une lettre d’intention le 22 septembre, portant sur un partenariat stratégique pour “déployer au moins 10 gigawatts de systèmes Nvidia pour l’infrastructure IA de nouvelle génération d’OpenAI”.

Le fabricant de puces électroniques prévoit d’investir 100 milliards de dollars dans la construction de centres de données géants pour OpenAI.  Ces capacités supplémentaires vont permettre à Open AI “de former et d’exécuter sa prochaine génération de modèles dans le cadre du développement de la super-intelligence”, affirment-ils dans le communiqué.

L’accord devrait démarrer dans la deuxième moitié de 2026 avec un déploiement initial de 1GW, et avec la plateforme Nvidia Vera Rubin, la nouvelle génération attendue de processeurs et puces graphiques Nvidia.

OpenAI peut devenir un opérateur d’infrastructure à part entière dans l’écosystème IA mondial.

Demain , un “Open AI-Cloud”?

Cet accord semble changer la nature du jeu. OpenAI ne fonctionnerait plus seulement comme un acteur “as a service”, hébergeant ses modèles  sur l’infrastructure cloud de partenaires comme Microsoft Azure ou, plus récemment, Oracle dans le cadre du projet Stargate. Devenant partiellement ou totalement propriétaire de sa puissance de calcul, OpenAI s’émanciperait de la dépendance vis à vis de ces fournisseurs de cloud et pourrait désormais construire ou exploiter directement ses propres centres de données, devenant un opérateur d’infrastructure à part entière dans l’écosystème IA mondial.

Accords tous azymuts pour la fourniture de puces dernière génération

Diversifiant ses sources et ses fournisseurs/partenaires, l’éditeur de ChatGPT annonçait un accord inattendu avec AMD : le fabricant de puces fournira des GPU de nouvelle génération, notamment les Instinct MI450. Le déploiement commencera avec 1 GW en 2026, avec montée progressive jusqu’à 6 GW.

Un autre acteur est en train de devenir un pivot stratégique de cette infrastructure mondiale de l’intelligence artificielle : CoreWeave. Entre mars et septembre 2025, OpenAI a signé pour près de 22,4 milliards de dollars de contrats cumulés avec ce fournisseur d’infrastructure GPU haute performance optimisée pour les charges IA.

Un autre partenariat a été signé, réduisant la dépendance à Nvidia, avec Broadcom,  pour co-développer des puces personnalisées d’IA. L’accord prévoit de fournir jusqu’à 10 GW de ces accélérateurs IA personnalisés d’ici 2029, avec un déploiement initial à partir de 2026. 

L’impact sur le marché Mondial des processeurs

Une redistribution des cartes se prépare du coté des constructeurs et fondeurs de puces: le pouvoir se déplaçant chez ceux qui les exploitent à très grande échelle. En contrôlant la demande, les cas d’usage, l’optimisation des modèles et les flux de données, OpenAI se trouve en position de force pour ré-orienter l’industrie entière.

Microsoft restera-t-il le « parrain » d’OpenAI ?

OpenAI prend de l’indépendance vis-à-vis de Microsoft

Microsoft restera-t-il le « parrain » ? La stratégie de diversification réduit de fait la dépendance à l’éditeur de Windows. Celui-ci a été un pilier central du succès d’OpenAI. Investisseur financier de taille  et hébergeur essentiel via Azure, avec un investissement estimé à 13 milliards de dollars dont la moitié en cash et la moitié en services, sans compter la distribution via Copilot, Bing, Office… Mais aujourd’hui  cette relation, longtemps symbiotique, pourrait être remise en cause par OpenAI, diluée dans la diversification de ses fournisseurs cloud.

Un virage dans l’équilibre Mondial du numérique

En quelques mois, OpenAI est passé du statut de pionnier des modèles de langage à celui de puissance stratégique dans la chaîne mondiale de l’intelligence artificielle. Il est en passe de devenir un acteur souverain de bout en bout : modèles, calcul, infrastructure.

Son influence dépasse désormais le champ logiciel pour toucher au cœur de la souveraineté technologique : la production de processeurs.

Un virage lourd de conséquences dans l’équilibre mondial de l’intelligence artificielle, du cloud, de l’industrie du numérique en général.