Les entreprises approchent d’un point d’inflexion dans leur manière de gérer la gouvernance. C’est l’un des enseignements du Rapport 2025 sur la gouvernance
prête pour l’IA, publié par OneTrust, après une enquête menée auprès de 1 250 responsables en Amérique du Nord et en Europe, dont la France.
Selon cette étude, les processus de gestion de la confidentialité, des risques et de la conformité deviennent de plus en plus complexes à mesure que l’IA s’impose dans tous les services de l’entreprise.
Les chiffres sont éloquents : les équipes consacrent 37 % de temps en plus à la supervision des risques liés à l’IA par rapport à l’an dernier. 73 % des organisations constatent des lacunes en matière de visibilité, de collaboration ou d’application des politiques internes. Et pour 82 % des dirigeants interrogés, cette pression a déjà entraîné une modernisation forcée de leur gouvernance.
« L’IA modifie non seulement ce que les organisations gèrent, mais aussi la manière dont elles le font », souligne Blake Brannon, directeur d’innovation chez OneTrust. Selon lui, les processus de gouvernance traditionnels, basés sur des révisions manuelles et des cycles d’approbation longs, freinent l’innovation. Les entreprises doivent désormais adopter une gouvernance plus agile, capable de suivre le rythme de déploiement de l’IA.
France : une gouvernance en progrès, portée par l’éthique et la réglementation
En France, la transformation est bien engagée. 28 % des entreprises développent rapidement leurs usages de l’IA dans plusieurs départements, et 19 % sont déjà très matures, intégrant l’IA générative dans leurs processus de production.
Les motivations sont claires : 44 % des organisations placent la nécessité d’une utilisation éthique et responsable au cœur de leur stratégie, tandis que 42 % se préparent à l’entrée en vigueur des futures réglementations, dont l’AI Act européen.
La confiance reste plutôt élevée : 69 % des responsables français se disent confiants dans la capacité de leur entreprise à respecter les lois et réglementations en vigueur. Et 74 % envisagent d’augmenter leurs investissements dans la gouvernance de l’IA au cours des douze prochains mois.
Cette dynamique traduit un changement d’échelle. Après une phase d’expérimentation, la France entre dans une période de structuration où la gouvernance n’est plus perçue comme une contrainte, mais comme un levier de confiance et de compétitivité.