Le Premier ministre Sébastien Lecornu a dévoilé la liste des 34 membres de son nouveau gouvernement, formé à la suite du remaniement. C’est auprès de Roland Lescure, ministre de l’Économie, des Finances et de la Souveraineté industrielle, énergétique et numérique, qu’Anne Le Hénanff prend la tête du numérique et de l’intelligence artificielle au gouvernement, en tant que ministre déléguée. Une nomination qui intervient dans un contexte d’accélération des enjeux liés à l’IA générative, à la cybersécurité et à la souveraineté des infrastructures numériques.
Députée du Morbihan, Anne Le Hénanff s’est imposée comme une élue attentive aux enjeux technologiques. À l’Assemblée nationale, elle a été rapporteure pour avis de la loi de programmation militaire sur la partie cyber, et s’est engagée dans la transposition de la directive européenne NIS2, visant à renforcer la cybersécurité des entreprises et des collectivités. Elle a également contribué aux travaux autour de DORA (Digital Operational Resilience Act) et du Cyber Resilience Act (CRA), des textes européens majeurs pour la résilience numérique du continent. Via LinkedIn, elle parlait il y a quelques mois de “donner les moyens à la France de son autonomie stratégique en trouvant un juste équilibre entre souveraineté numérique et cybersécurité quand celle-ci ne peut être assurée à 100 %”.
Cette continuité dans les sujets de fond laisse entrevoir une approche pragmatique, centrée sur la mise en œuvre et la coopération. Parmi ses missions, Anne Le Hénanff devra articuler la stratégie nationale de l’IA avec les orientations européennes, assurer la montée en puissance du plan France 2030 et renforcer la souveraineté des données.
Reste à savoir si cette nouvelle configuration ministérielle permettra de donner un cap clair et lisible à la politique numérique française, à un moment où l’intelligence artificielle et la cybersécurité deviennent des enjeux de souveraineté nationale.
