(AFP) – Le gouvernement américain a terminé jeudi de présenter ses arguments contre Meta (Facebook), qu’il accuse d’avoir acheté Instagram et WhatsApp, en 2012 et 2014, pour éliminer des menaces potentielles à sa position dominante.
Dans le cadre de ce procès historique, lancé par la FTC, l’agence de protection des consommateurs, le géant des réseaux sociaux pourrait être contraint de se séparer des deux applications aux milliards d’utilisateurs dans le monde. Les deux parties sont entendues par le juge James Boasberg dans un tribunal fédéral de Washington depuis mi-avril. Le fondateur et patron du groupe californien, Mark Zuckerberg, et l’ancienne directrice des opérations, Sheryl Sandberg, sont déjà passés à la barre.
Selon le gouvernement, Meta a établi un monopole sur les “réseaux sociaux personnels“, qui permettent de rester en contact avec la famille et les amis, et seul Snapchat lui fait un peu de concurrence, de loin. l’entreprise assure de son côté que ses rivaux sont YouTube et TikTok et qu’ils se livrent à une concurrence acharnée sur un marché beaucoup plus vaste
et en constante évolution pour capter l’attention des utilisateurs du monde entier.
Des avantages sans pareils…
Pour les avocats de la FTC, l’emprise de Meta sur les connexions familiales et amicales des utilisateurs lui donne des avantages sans pareils pour développer ses produits et engranger des milliards de dollars de bénéfices chaque trimestre. Ils ont notamment mis en avant les nombreux rapports faisant état de l’insatisfaction des clients à l’égard des plateformes de Meta (notamment le nombre de publicités), qui continuent pourtant à croître et à générer des profits faramineux. Ils ont appelé à la barre Kevin Systrom, le fondateur d’Instagram, qui a déclaré avoir eu l’impression que Mark Zuckerberg sapait le succès de son application.
Le gouvernement espère ainsi montrer que l’acquisition du service de partage de photos visait initialement à écarter un rival potentiel.
Les dirigeants de Meta ont jusqu’à présent insisté sur les nombreuses innovations de leurs applications pour rester à la page. Le groupe est en plein “bouleversement“, a assuré Tom Alison, le directeur de Facebook, pour s’adapter aux nouveaux comportements des consommateurs préférant les courtes vidéos divertissantes comme celles de TikTok au partage de photos et de messages écrits. “La réalité est que Facebook a été conçu il y a 21 ans et que les utilisateurs de la génération Z ont des attentes différentes“, a-t-il ajouté.
Meta a commencé jeudi à appeler sa propre liste de témoins, en commençant par des dirigeants de Snap.