Le recours à l’IA générative pas prêt à être généralisé dans l’administration, selon Guerini

(AFP) – L’administration va étendre dans les prochains mois son recours à l’intelligence artificielle (IA) générative pour répondre aux demandes des usagers, mais ne prévoit pour l’heure pas d' »imposer » son utilisation à tous ses agents, a indiqué jeudi le ministre Stanislas Guerini.
 
Un peu plus de six mois après le lancement d’une expérimentation destinée à utiliser l’IA générative pour répondre plus rapidement aux usagers qui contactent l’administration via le site Services Publics, « on n’est pas encore assez matures » pour l’imposer à tous les agents de la fonction publique, a estimé le ministre de la Transformation et de la Fonction
publiques lors d’un échange avec des journalistes au salon VivaTech à Paris.
 
Stanislas Guerini a néanmoins mis en avant un délai de réponse aux usagers passé de 13 à 3 jours pour les quelque 2 000 agents volontaires pour participer à l’expérimentation. Selon le ministre, les « trois quarts » de ces agents volontaires utiliseraient désormais la proposition de réponse aux usagers qui leur est offerte par l’IA générative sans la modifier.

Albert bientôt intégré à Tchap

Alors que l’outil d’IA générative développé par l’Etat, Albert, est aussi en train d’être expérimenté par quelques dizaines de conseillers dans les Maisons France Services (des espaces d’aide à la réalisation de certaines démarches administratives), il va prochainement être intégré à la messagerie interne des agents de l’Etat, Tchap. « On va démultiplier les cas d’usage d’Albert, sous un format d’expérimentation » plutôt que sous la contrainte, a expliqué jeudi M. Guerini. »La réalité, c’est qu’on utilise déjà l’IA dans les services publics », a constaté le ministre, jugeant dépassé le débat sur l’opportunité de se saisir de cette technologie dans l’administration.

500 postes cette année

En matière de recrutement d’experts du numérique, « on s’est donné la capacité budgétaire de réinternaliser (recruter, NDLR) 500 postes dès cette année », a-t-il assuré. Publié en juin 2023 en marge de la précédente édition de VivaTech, un rapport estimait que l’Etat allait « devoir créer 3 500 postes supplémentaires dans les cinq prochaines années » dans la filière numérique, « ce qui conduira à un total de 2 500 recrutements par an« . En plus des 500 recrutements externes budgétés pour 2024, plusieurs dizaines de reconversions d’agents publics vers les métiers du numérique sont en cours pour contribuer à atteindre cet objectif d’embauches annuel, a indiqué jeudi à l’AFP Stéphanie Schaer, qui pilote la Dinum (Direction interministérielle du numérique).