Si 5 % des achats de services de cloud-logiciel des entreprises européennes adressés à des entreprises américaines étaient immédiatement réorientés vers une production européenne, il pourrait en résulter la création d’environ 178 000 emplois d’après les estimations de la dernière étude du Cigref sur la dépendance technologique réalisée par Asterès.
“Les achats annuels de services cloud et logiciels des entreprises de l’Union européenne qui bénéficient à l’économie américaine s’élèvent à 264 milliards d’euros” affirment les auteurs. Selon les estimations fondées sur des entretiens auprès de CIO de groupes français, ces dépenses totales cloud-logiciel, tous éditeurs confondus, représenteraient 400 milliards d’euros pour l’UE et 66 milliards par an pour la France.
L’Europe dispose de marges de manœuvre pour soutenir ses entreprises et préserver sa souveraineté. C’est sans compter de sa puissance reposant sur l’achat public qui atteint plus de 2 000 milliards d’euros par an, tous secteurs confondus. A titre d’illustration, la facture numérique de l’Europe est comparable à celle de l’énergie atteignant 360 milliards d’euros en 2024.
D’après l’étude, “les achats par les entreprises européennes de services de cloud-logiciel aux États-Unis génèrent, pour l’économie américaine, une empreinte totale estimée à 1,9 million d’emplois. Si l’Union européenne parvenait, en 2035, à produire 15 % des services de cloud-logiciel qu’elle achète actuellement aux États-Unis, il en résulterait 463 000 emplois supplémentaires dans l’Union européenne. La hausse rapide des prix des services de cloud-logiciel pourrait conduire dans 10 ans à une amélioration du solde de la balance courante des États-Unis de 421 milliards d’euros“.
Il convient de noter que l’Europe conserveraient également ses données et la valeur ajoutée de ses actifs numériques qui ne sont pas intégrés dans l’étude.