Alors que l’Agence Nationale de la Sécurité des Systèmes d’information (ANSSI) doit indiquer en février aux opérateurs télécoms Free, SFR, Orange et Bouygues Telecom si elle valide ou pas le choix de leurs équipementiers pour leurs antennes 5G, Orange a indiqué avoir sélectionné les européens Nokia et Ericsson en tant qu’équipementiers pour le déploiement de son réseau 5G en France Métropolitaine, sans Huawei.
« A partir du 10 février, le Premier ministre commencera à donner soit des autorisations, soit des refus » sur telle ou telle demande d’équipements 5G par les opérateurs, avait indiqué Guillaume Poupard à la presse, en marge d’une cérémonie des voeux de l’ANSSI.
Alors que les antennes 5G de Huawei sont au cœur des tensions diplomatiques entre les Etats-Unis et la Chine, mais aussi dans l’attente des décisions de l’Europe et de l’ANSSI pour équiper le futur réseau 5G français, Orange a fait son choix de fournisseurs d’équipement 5G suite à l’appel d’offre lancé début 2019 : Nokia et Ericsson qui sont déjà ses partenaires.
Le partenariat avec Nokia se concentre sur les régions Ouest et Sud-Est, zones sur
lesquelles Nokia est déjà fournisseur de 2G/3G/4G sur le réseau mobile, indique Orange. Nokia précise de son côté qu’il va fournir sa technologie Single Radio Access Network (SRAN), des outils d’automatisation avancés, une solution de gestion de réseau de pointe, et les services professionnels associés. « Nokia accompagnera le lancement commercial de la 5G d’Orange en permettant le déploiement de son réseau SRAN en 5G via des mises à niveau logicielles et en optimisant les étapes initiales de la mise en place du réseau 5G. Nokia fournira également sa solution AirScale basée sur la technologie 5G New Radio (5G NR) et les logiciels associés pour les nouvelles bandes de fréquences 5G« , indique-t-il dans un communiqué.
Le partenariat avec Ericsson se concentre quant à lui sur les régions Ile-de-France, Nord-Est et Sud-Ouest, zones sur lesquelles la société est déjà fournisseur de 2G/3G/4G sur le réseau mobile (RAN). L’accord de cinq ans fait d’Ericsson « le partenaire RAN majeur d’Orange France. Le partenariat comprend également des services de maintenance et de déploiement« , indique Orange.
L’opérateur précise que « le déploiement débutera rapidement afin que le réseau 5G d’Orange France soit prêt pour lancer les services 5G quand les fréquences seront disponibles courant 2020« .
L’ANSSI s’est toujours refusée à prendre position sur l’exclusion éventuelle de Huawei comme fournisseur de 5G. A l’occasion du FIC à Lille, son directeur général, Guillaume Poupard, reconnaissait les atouts techniques et économiques du constructeur chinois mais expliquait : « Le débat est souvent caricaturé. Etre pour ou contre tel équipementier, là n’est pas la question. Le sujet est en fait celui des impératifs d’une infrastructure critique, offrant robustesse et disponibilité. Il ne faudrait pas que le réseau puisse tomber en panne ou bien par exemple être arrêté à distance. L’opérateur a des lourdes responsabilités. Il faut trouver un équilibre entre l’aspect économique, la sécurité, les critères techniques et géopolitiques. » Guillaume Poupard concluait en rappelant l’existence de fournisseurs européens, Nokia et Ericsson.
